Le président français, Emmanuel Macron a rappelé et reconnu, ce mercredi, un autre crime de l'armée coloniale française en Algérie, notamment ceux commis durant la guerre d'indépendance du pays (1954-1962).
S'exprimant à l'occasion d'un hommage national rendu à Paris, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, à l'avocate et militante des droits de l'homme, Gisèle Halimi, le chef de l'Etat français a souligné l'engagement de l'avocate en faveur de la guerre d'Algérie et surtout sa défense de la militante et Moudjahida, Djamila Boupacha, condamnée à mort en 1960.
Cette dernière, a rappelé Emmanuel Macron, n'a eu la vie sauve que grâce à Gisèle Halimi qu'elle avait sollicitée alors qu'elle était dans le couloir de la mort à Alger, après avoir subi l'humiliation des militaires français qui "l'ont torturée et violée".
"L’humiliation, la torture, le viol, l’avaient accablée (Djamila Boupacha, ndlr). Grâce à l' intervention de Gisèle Halimi, elle a été transférée en France, avant d'être graciée après les accords d'Evian, en 1962", a-t-il rappelé.
Djamila Boupacha avait été accusée de tentative d'assassinat, pour avoir déposé une bombe dans un café à Alger. Elle avait reconnu les faits sous la torture et le viol des soldats français. Aux côtés de Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi réussit à médiatiser l'affaire en révélant au grand jour les méthodes de l'armée française au moment de la guerre d'Algérie.
Emmanuel Macron avait déjà reconnu, il y a quelques mois, la responsabilité de l'armée coloniale française dans l'assassinat de l'avocat, Ali Boumendjel, ainsi que dans la disparition du mathématicien et militant de la cause algérienne, Maurice Audin. "Gisèle Halimi a porté la cause de l’indépendance algérienne. La guerre d’Algérie doit maintenant prendre toute sa place dans notre mémoire, ici en France, et en Algérie", a-t-il affirmé. Dans ce sens, le chef de l'Etat français a annoncé "l'installation prochainement de la commission mixte algéro-française composée d'historiens qui sera chargée de travailler sur l'histoire de la colonisation de 1830 à 1962".
Cette commission a été décidée en août 2022 par les présidents, Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron à l'occasion de la visite de ce dernier en Algérie. Poursuivant son évocation des combats de Gisèle Halimi pour la décolonisation, il a rappelé également son engagement en faveur des condamnés à mort en Tunisie, son pays natal, ainsi que sa lutte pour le droit des femmes à l'interruption volontaire de grossesse (IVG).