Deux-cent-dix cas de choléra ont été recensés à Mayotte depuis l'identification de la première personne atteinte de cette maladie  Photo : AA (Others)

En une semaine, 17 nouveaux cas de choléra ont été identifiés dans le plus pauvre des départements français, portant le total à 210, dont 189 "acquis localement" et 21 importés, a annoncé l'agence Santé Publique France.

Quatre foyers sont désormais actifs sur l'île restée française à l'indépendance des Comores en 1975: à Passamainty, Doujani et Tsoundzou, au sud du chef-lieu Mamoudzou et à présent à Mtsapéré, avec six cas identifiés en une semaine.

A Koungou, ancien épicentre de l'épidémie où un enfant est décédé le 8 mai, aucun cas n'a été enregistré depuis le 6 juin. Depuis le début de l'épidémie, deux décès - le deuxième le 25 mai - ont été recensés dans ce territoire d'environ 320.000 habitants.

Selon Santé Publique France, la maladie se propage au sein de "quartiers précaires avec des difficultés d'accès à l'eau potable et des problèmes d'assainissement".

"La grande majorité des cas identifiés dans la commune de Mamoudzou déclarent utiliser de l'eau de rivière pour leurs besoins quotidiens (boisson et/ou hygiène corporelle). Cette situation est similaire à celle de plusieurs autres quartiers informels de certaines communes de Mayotte, caractérisés par le non-raccordement des foyers à l'eau potable, l'absence d'évacuation des eaux usées et le partage de latrines, entre autres", détaille l'agence.

Cas importés

A Mayotte, les premiers cas ont été importés du petit archipel voisin des Comores ou de l'Afrique des Grands Lacs.

L'épidémie continue de progresser sur l'archipel comorien. Selon le dernier bulletin du ministère de la santé des Comores, daté de jeudi, 146 décès ont été comptabilisés et plus de 10.000 cas détectés.

Selon Santé Publique France, "la circulation virale y reste très active, et plus particulièrement à Anjouan, l'île la plus proche géographiquement de Mayotte. Ce qui expose le 101e département français à "un risque de transmission locale à court et long terme sur tout le territoire".

Le choléra, maladie bactérienne pouvant provoquer des diarrhées aiguës et entraîner la mort par déshydratation en un à trois jours, est en forte recrudescence dans le monde, affectant prioritairement pays pauvres et zones en guerre.

La bactérie à l'origine de cette maladie, Vibrio cholerae, se transmet très largement par les eaux usées. Et, pour nombre d'habitants des bidonvilles de Mayotte, il n'y a guère d'autre choix pour boire ou se laver.

Il existe des vaccins et des traitements efficaces.

AFP