Entre 10 et 15 personnes ont été tuées depuis vendredi dans la région de Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo, dans de nouvelles attaques des rebelles ADF, affiliés à l’organisation terroriste Daesh, ont indiqué des sources locales à l’AFP.
"Il est urgent que les autorités mettent fin à cette barbarie!", a déclaré à l'AFP Pépin Kavota, président de la société civile de Beni, ville du nord de la province du Nord-Kivu particulièrement frappée par les exactions des ADF ("Forces démocratiques alliées"). Selon lui, la plupart des victimes ont été décapitées.
Leurs attaques se sont multipliées ces dernières semaines dans cette région ainsi que dans la province voisine d'Ituri.
"Ça fait un mois que notre quartier est victime des attaques à répétition des ADF", s'est également indigné Antoine Kambale, chef adjoint du quartier de Sayo, dans la commune de Mulekera, au nord-ouest de Beni.
Vendredi, 14 civils ont été tués dans plusieurs endroits du quartier, a précisé M. Kambale, ajoutant qu'une nouvelle attaque en avait visé un autre dans la nuit de samedi à dimanche, faisant encore deux morts - une femme et un policier.
Selon lui, les assaillants ont notamment attaqué et incendié une structure sanitaire où ils ont pillé des médicaments, comme cela s'était produit il y a moins de deux semaines dans une autre commune du territoire de Beni, Mangina, où au moins 10 personnes avaient également été tuées.
Le colonel Ngongo Mayanga, maire de Mulekera, a de son côté chiffré à plus de 10 civils tués le bilan de ces nouvelles attaques, en soulignant qu'il était encore provisoire. "Pour l'instant, nous en sommes à l'étape du ramassage des corps", a-t-il dit, ajoutant que "l'armée se déployait en grand nombre pour contrer la menace".
Les ADF, à l'origine des rebelles ougandais, sont implantés depuis le milieu des années 1990 dans l'est de la RDC, où ils ont tué des milliers de civils.
Ils ont prêté allégeance en 2019 à Daesh. Ils sont aussi accusés de récentes attaques sur le sol ougandais.
Fin 2021, Kampala et Kinshasa ont lancé contre eux une opération militaire conjointe, baptisée "Shujaa", sans parvenir jusqu'à présent à mettre fin à leurs exactions.
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