Le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez a annoncé lundi la convocation surprise d'élections législatives anticipées le 23 juillet en Espagne, au lendemain d'une déroute sans appel de la gauche face aux conservateurs lors d'un double scrutin municipal et régional.
Lors d'une allocution télévisée, M. Sanchez a annoncé avoir communiqué au roi Felipe VI, le chef de l'Etat, sa "décision de (...) dissoudre le Parlement et de procéder à la convocation d'élections générales" qui se tiendront "le dimanche 23 juillet".
Ces élections se tiendront donc durant le semestre de présidence espagnole du Conseil européen, qui commencera le 1er juillet.
Les législatives devaient initialement se tenir à la fin de l'année à une date qui n'avait pas encore été fixée.
"J'ai pris cette décision à la vue des résultats des élections d'hier", a dit M. Sanchez, la mine grave, depuis le palais de la Moncloa, siège du gouvernement espagnol.
"Comme président du gouvernement et comme secrétaire du Parti socialiste, j'assume les résultats (de dimanche) et je pense qu'il est nécessaire de donner une réponse et de soumettre notre mandat démocratique à la volonté populaire", a-t-il ajouté.
La victoire des conservateurs du Parti Populaire (PP, droite) lors des régionales et des municipales de dimanche a dépassé les attentes, pourtant optimistes, de la formation conservatrice.
- "Premier pas" pour la droite -
Sur les 10 régions gouvernées par les socialistes directement ou dans le cadre d'une coalition et qui étaient en jeu dimanche, le PP en a conquis six dont celle de Valence (est), l'une des plus peuplées et riches du pays.
Il devra toutefois compter sur l'appui de l'extrême droite de Vox dans cinq d'entre elles car il n'y dispose pas de la majorité absolue.
Le PP s'est par ailleurs renforcé dans ses deux bastions régionaux de Madrid et de Murcie (sud-est) et a pris les mairies de Valence et de Séville (sud), troisième et quatrième villes du pays.
"Nous avons fait le premier pas" vers le Palais de la Moncloa, a affirmé lundi matin Alberto Núñez Feijóo, chef du PP et potentiel successeur de Pedro Sanchez à la tête de l'Espagne s'il remporte les législatives.
Pedro Sanchez préside le gouvernement espagnol depuis juin 2018. Il avait alors chassé du pouvoir le conservateur Mariano Rajoy grâce au dépôt d'une motion de censure suite à la condamnation du PP par la justice dans un méga-procès pour corruption.
Il gouverne depuis janvier 2020 en coalition avec la gauche radicale de Podemos.