L'opposition de droite plonge dans une véritable crise depuis la dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation de nouvelles élections législatives par le président Macron.
Principal parti conservateur en France, Les Républicains (LR) ont exclu, mercredi, leur président Eric Ciotti, qui avait déclenché une crise interne la veille en proposant une alliance inédite avec le Rassemblement National (RN).
Mais la décision, prise à "l'unanimité" par le bureau politique du parti, a aussitôt été contestée par Eric Ciotti, qui l'a jugée "illégale" et affirmé qu'il resterait en poste en se targuant du soutien des militants.
Des scènes surréalistes d’une rare exceptionalité ont précédé cette exclusion.
Éric Ciotti a d’abord ordonné la fermeture du siège du parti situé place du Palais-Bourbon à Paris et a instruit tous les permanents de quitter les lieux mercredi avant midi, afin d’éviter son exclusion.
Les tensions ont culminé lorsque plusieurs membres se sont rendus devant le siège du parti afin d’accéder aux locaux et “déloger” Eric Ciotti qui s’y serait enfermé. On y voit notamment une Valérie Pécresse retroussant ses manches et décidée à intervenir.
Un véritable carnage ensuite s’en est suivi concernant l'accès au compte X et Facebook entre les deux parties, qui est passé tantôt aux mains des partisans de Ciotti, tantôt aux partisans de son exclusion.
Mais l’exclusion ne semble pas encore totalement actée. Ce matin, Eric Ciotti s’est à nouveau rendu au siège de son parti avant d’affirmer à la presse qu’il y travaille et qu’il a “presque tous les accès”.
Eric Zemmour et l’ironie de l’histoire
Le président de Reconquête, Eric Zemmour, a, quant à lui, été poignardé dans le dos par sa vice-présidente, Marion Maréchal, qui a appelé à voter en faveur des candidats présentés par l'alliance entre le RN (Rassemblement National) et LR (Les Républicains).
Eric Zemmour a annoncé, mercredi soir, à l'antenne de BFMTV, qu’elle avait été exclue du parti.
Qualifiant la démarche de "record du monde de la trahison", l'ancien candidat à la présidence française l'accuse d'avoir "négocié quelques places misérables pour elle et ses amis au sein du RN".
"Je suis à la fois écœuré et blessé. Elle rejoint le clan familial", a-t-il grincé avant de demander à ce qu'elle "remette son mandat" de députée européenne.
Et de poursuivre : "Ils sont 4 députés européens qui ont été élus sur la liste Reconquête et qui, aujourd'hui, trahissent tous nos militants et qui gardent leur mandat 48 heures après, c'est le record du monde de la trahison".
Plus tôt dans la journée, Marion Maréchal, qu'Eric Zemmour a appelée Marion Maréchal Le Pen tout au long de son interview pour appuyer sa filiation, avait estimé qu'il faisait une triple faute en présentant des candidats Reconquête au lieu d'appeler à voter pour l'alliance RN-LR.
Appelant à "faire passer l'intérêt des Français avant l'intérêt des partis", la petite-fille de Jean-Marie Le Pen et nièce de Marine Le Pen a estimé que 'présenter des candidats Reconquête dans les circonscriptions législatives, c'est prendre le risque infini de faire gagner des députés macronistes ou d'extrême gauche".
Remarquable ironie de l’histoire, “l’alliance des droites” à laquelle Eric Zemmour aspire depuis plus de 20 ans, avant même de se lancer en politique, semble se réaliser malgré lui et sans lui.