"Nous avons maintenant commencé à produire nos propres missiles. Cela effraie les Grecs, bien sûr. Quand vous dites 'Tayfun' (Typhon), les Grecs ont peur. Ils (la Grèce) se disent qu'il pourrait frapper Athènes", a déclaré Erdogan lors d'un événement organisé dans la province de Samsun (nord).
"Si vous essayez d'acheter quelque chose (des armes) par-ci par-là, de l'Amérique, pour les îles, un pays comme la Turquie ne se contentera pas d'être un spectateur. Il se devra de faire quelque chose", a-t-il ajouté.
En octobre, la Turquie a effectué un tir d'essai d'un missile balistique à courte portée Tayfun (Typhoon) de fabrication nationale au-dessus de la mer Noire. Ce missile peut atteindre une cible à une distance de 561 kilomètres en 456 secondes.
La Turquie, membre de l'OTAN depuis plus de 70 ans, a déploré au cours des derniers mois la rhétorique et les actions provocatrices répétées de la Grèce dans la région, notamment le fait de déployer des armes sur des îles proches des côtes turques, qui sont pourtant démilitarisées en vertu d'obligations découlant d'un traité.
Ankara affirme que de telles actions entravent ses efforts de bonne foi en faveur de la paix.
Se tournant vers un autre allié de l'OTAN, Erdogan a critiqué les États-Unis pour le soutien et les armes qu'ils apportent aux organisations terroristes dans le nord de la Syrie.
"L'Amérique envoie 4 000 à 5 000 camions d'armes et de munitions dans le nord de la Syrie. Même si je leur ai dit cela à plusieurs reprises, ils ne s'en soucient pas", a-t-il déclaré.
"Nous sommes avec vous au sein de l'OTAN. Mais bien que nous fassions partie d'un même bloc, vous nous faites du tort et vous vous rangez du côté de l'organisation terroriste... Nous saurons faire front par nos propres moyens", a ajouté le président turc.
Le mois dernier, la Turquie a lancé l'opération "Griffe-Épée" dans les régions septentrionales de l'Irak et de la Syrie, une campagne aérienne transfrontalière contre le groupe terroriste PKK, qui dispose de repaires le long des frontières irakiennes et syriennes d'où il planifie et parfois exécute des attaques sur le sol turc.
Le PKK, classé comme organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les États-Unis, s'est rendu responsable de la mort de 40 000 personnes, dont des femmes, des enfants et des nourrissons.