"Les passages entre la Bosnie-Herzégovine et la Turquie se feront désormais avec une pièce d'identité", a annoncé le président turc, Recep Tayyip Erdogan. L'annonce a été faite au cours d'une conférence de presse conjointe animée à Sarajevo avec les trois membres du Conseil présidentiel de Bosnie-Herzégovine.
"Nous avons maintenant pris la décision de (permettre) les déplacements entre la Bosnie-Herzégovine et la Turquie avec des cartes d'identité", a-t-il dit.
Le président turc a souligné que les deux pays travaillent actuellement sur la mise en place d'un système de voyage sans passeport, ajoutant qu'il deviendrait bientôt effectif. Il a également déclaré que les relations entre la Turquie et la Bosnie-Herzégovine sont "exceptionnelles" et a exprimé son soutien à l'intégrité territoriale et à la stabilité de la Bosnie-Herzégovine.
Erdogan a réaffirmé la disponibilité de la Turquie à soutenir la Bosnie-Herzégovine pour surmonter les difficultés actuelles. "Le fait d'être ici à l'occasion du 30e anniversaire de l'établissement de nos relations diplomatiques confère à notre visite un caractère historique", a-t-il affirmé.
Pour sa part, le membre bosniaque et actuel président de la Présidence de Bosnie-Herzégovine, Sefik Dzaferovic, a déclaré que la Turquie et la Bosnie-Herzégovine entretiennent des relations amicales. Selon lui, les liens historiques et culturels entre les deux pays sont forts et a ajouté que les deux parties travaillent à renforcer leur partenariat.
Selon M. Dzaferovic, la Bosnie-et-Herzégovine souhaite porter le volume du commerce bilatéral avec la Turquie à un milliard de dollars. Il a également apprécié le rôle de la Turquie dans la médiation entre la Russie et l'Ukraine pour permettre les exportations de céréales.
Au sujet des tensions avec la Grèce, Erdogan a réitéré la mise en garde de la Turquie. "La Grèce a des îles, elle a des bases sur ces îles. Notre patience prendra fin si les menaces illégitimes contre nous continuent à partir de ces îles", a-t-il souligné.
Le 23 août, des avions à réaction turcs engagés dans des missions de l'OTAN au-dessus de la mer Égée et de la Méditerranée orientale ont été harcelés par un système de défense aérienne S-300 de fabrication russe stationné sur l'île grecque de Crète.
Selon des sources du ministère turc de la Défense, la Grèce a violé l'espace aérien et les eaux territoriales de la Turquie plus de 1 100 fois au cours des huit premiers mois de cette année.
La Turquie, membre de l'OTAN depuis plus de 70 ans, s'est plainte des provocations répétées et de la rhétorique de la Grèce dans la région au cours des derniers mois, y compris l'armement d'îles proches des côtes turques qui sont démilitarisées en vertu d'un traité, affirmant que de telles actions contrarient ses efforts de bonne foi pour la paix.