Zara a été reconnu coupable pour licenciement injuste d’une de ses employées (AA) (Others)

C’est une victoire retentissante contre la discrimination religieuse. Zara a été reconnu coupable pour licenciement injuste d’une de ses employées.

Le conseil des prud’hommes a en effet donné raison à Farah, une ancienne employée de Zara licenciée en 2019, affirmant que celle-ci avait bel et bien été licenciée abusivement. Le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) qui a porté l’affaire devant les prud’hommes, s’est réjoui de cette victoire et a exprimé sur les réseaux sociaux sa satisfaction de voir "Zara reconnue coupable pour le licenciement injuste de Farah".

Cette affaire, qui a débuté en 2019 lorsque Farah a été contrainte de retirer son turban à son retour de congé parental, met en lumière les tensions croissantes autour de la liberté d’expression religieuse en France.

Dans un communiqué, Farah a décrit les circonstances de son licenciement. Dès son arrivée dans l’enseigne, elle s’était vue remettre son uniforme. "À 11 h, ma responsable m'a demandé de la suivre dans la cage d'escalier, où elle m'a montré le règlement intérieur sur sa tablette, exigeant que j'enlève mon foulard", a-t-elle rapporté. Farah a alors expliqué que son couvre-chef était un turban, et non un foulard, mais la direction a maintenu sa position en interdisant tout "signe religieux".

Après une décision favorable en 2021, confirmée par l'appel, Farah espérait que son cas puisse inspirer d’autres personnes confrontées à des discriminations similaires d’intenter une action en justice. "On a envie de baisser les bras, mais après, on se dit, ‘non, il faut y aller", a-t-elle déclaré, visiblement émue, après avoir reçu l’appel de son avocate lui annonçant la décision définitive.

Cette victoire intervient dans un contexte de hausse marquée des actes islamophobes en France, où les signalements d'actes antimusulmans ont augmenté de 57 % en 2023 selon le CCIE. Les derniers rapports de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) indiquent également une montée des violences envers les musulmans, dont 75 % se manifestent par des menaces ou des injures.

Cette affaire emblématique relance le débat sur le port de symboles religieux dans l’espace public et dans le monde du travail en France. Pour Farah, ce combat dépasse sa propre situation: "C'est aussi pour ma fille, et pour toutes les autres", a-t-elle confié. Le CCIE espère que cette décision pourra marquer un précédent contre les discriminations religieuses en entreprise, encourageant un climat de tolérance renforcé.

TRT Francais