Une raffinerie de de Total  Energie à Mardyck près de Dunkerque commeEnergie (Others)

Comme le pratiquent beaucoup de multinationales qui écument le continent africain, des activités prétendument destinées à la protection de l’environnement sont entreprises pour masquer et continuer à polluer impunément.

La République du Congo, pourtant présentée par les autorités comme “fer de lance de la diplomatie verte en Afrique”, est devenue un terrain d'expérimentation du greenwashing. Les multinationales pétrolières comme Total utilisent la technique de la promotion d’un environnement propre et durable pour se donner une image de marque de responsabilité écologique.

Lire aussi: Compensation carbone de TotalEnergies: entre greenwashing et expropriation de terres congolaises

Total Energies Congo (filiale de l’entreprise pétrolière française Total Energies) qui brille par la destruction de l’environnement et la détérioration de la santé des populations, du fait d’une pollution exacerbée dans le terminal de Djeno, non loin de Pointe-Noire (la capitale économique) s’inscrit dans une démarche de greenwashing.

Depuis mars 2021, cette entreprise a mené une vaste opération de reboisement de 40 000 hectares sur le plateau Bateke, dans le sud-est de la République du Congo. Pour Total Energies, cette opération va générer un puits de carbone de plus de 10 millions de tonnes de CO2 séquestrées sur 20 ans.

"Avec ce projet sur les plateaux Batéké, Total s’engage dans le développement de puits naturels de carbone en Afrique”, souligne Nicolas Terraz, directeur général Afrique, Exploration-Production chez Total sur le site internet de l’entreprise.

Ces activités, ajoute-t-il, “complètent les actions prioritaires prises par le Groupe pour d’abord éviter puis réduire les émissions, conformément à notre ambition d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Elles contribuent par ailleurs à mettre en valeur le potentiel naturel du Congo et à élargir durablement notre partenariat avec le pays, où Total est présent depuis 50 ans".

La société civile congolaise est réservée par rapport à cette initiative; “Batéké Carbon Sink” est effective depuis le 8 novembre 2021, malgré les nombreuses objections.

Contacté par TRT Français, Brice Mackosso, coordinateur adjoint de la plateforme Publiez Ce Que Vous Payez Congo s'inquiète de l’impact social du projet.

“La zone du projet est une savane dense avec des ‘forêts galeries’”, explique-il.

“La particularité des plateaux Batéké, c’est la présence des peuples autochtones appelés les Batouas très nomades, dont l’habitat naturel sera impacté avec la destruction des galeries de forêts. La faune sauvage – dont certaines espèces de gorilles – perdra également son habitat. Il est important de s’interroger si ces risques ont été pris en compte dans la définition du projet“, poursuit Mackosso.

Et que dire alors des retombées environnementales en termes de séquestration de carbone, le principal argument de la multinationale pétrolière? Les forêts artificielles constituées d’une seule espèce d’arbres (comme les acacias du plateau Batéké) n’auraient qu’une faible capacité de séquestration de carbone par rapport aux forêts naturelles, d'après des études scientifiques.

Malgré de nombreuses réserves, le projet “Batéké Carbon Sink a pris corps depuis trois ans. Total Energies Congo continue ses activités d’exploration et d’extraction d’énergies fossiles, sous couvert de la compensation carbone, au détriment des riverains et de l’environnement de Djeno notamment.

TRT Francais