A Ouagadougou, des milliers de manifestants ont répondu à l’appel du "Mouvement Le Faso Ma Patrie" qui estime qu'au regard "des menaces de déstabilisation et de pressions qui sont planifiées contre le Burkina Faso", le peuple doit se mobiliser comme un seul homme "pour montrer aux yeux du monde qu’il est en phase avec son président", selon Lucien Zié un responsable du Mouvement.
Les milliers de manifestants se sont rassemblés à la Place de la Nation située dans le centre-ville de Ouagadougou, où ils ont dressé un podium sur lequel se sont succédés des responsables d’associations, des chefs religieux et coutumiers et des artistes, le tout sur fond de messages hostiles notamment à la France et à la communauté internationale.
"Aucune nation au monde ne peut donner des leçons de droits de l'homme à un peuple qui combat l'asservissement. Ma patrie est sacrée. Soutien total au capitaine Ibrahim Traoré. Nous combattons l’impérialisme", sont entre autres, des messages inscrits sur les pancartes et autres supports brandis par les manifestants.
Comme lors des précédentes manifestations en soutien à la transition, dans la foule, la plupart des manifestants détenaient des drapeaux burkinabè et russe.
"Nous sommes sortis aujourd’hui pour témoigner tout notre soutien aux autorités de la transition. Nous savons qu’elles sont sur une bonne trajectoire. Elles ne doivent pas se laisser embrouiller par la communauté internationale", a déclaré à Anadolu, Mariam Ilboudo, une manifestante.
"Nous pouvons réussir cette lutte (contre le terrorisme) avec nos partenaires sincères comme l’a dit notre président", a dit à Anadolu, un autre manifestant.
A Fada N’Gourma, ville située à l’Est du Burkina Faso, ce sont des centaines de personnes qui ont répondu à l'appel de "l'Organisation des Mouvements et Associations panafricaines de lutte", en participant à une marche ce samedi, pour soutenir la Transition dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, a rapporté l’Agence d’information du Burkina (AIB).
Ces manifestations interviennent quelques jours après l'attaque, le 20 avril dernier, contre le village de Karma dans le nord (136 civils tués) et dont les auteurs n'ont toujours pas été identifiés.
Elles interviennent aussi à un moment où les autorités burkinabè ont dénoncé ces derniers jours, une "coalition internationale" contre le Burkina Faso sans donner la composition de ladite coalition.
Mercredi, le ministre burkinabè de la Défense, le colonel-major Kassoum Coulibaly, a expliqué que certains pays refusent de vendre des équipements militaires au Burkina Faso qui est en train d’agir avec ses propres moyens sur le terrain.
S’agissant du massacre de Karma, dans une interview accordée jeudi à la télévision publique (RTB), le président de la Transition le capitaine Ibrahim Traoré a appelé au calme et d’éviter les conclusions hâtives, tout en assurant que l’enquête suit son cours.
Depuis 2015, le Burkina Faso fait face à des attaques terroristes récurrentes dans plusieurs régions.
Le gouvernement burkinabè a décrété "l’ordre de mobilisation générale et de mise en garde" afin de "donner un cadre juridique et légal à l’ensemble des actions" engagées par l’Etat dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
L’état d’urgence est en vigueur dans huit régions sur les treize que compte le pays.