Critiqué par les députés pour la dérive de la dette publique, Bruno Le Maire fait savoir à sa manière qu’il ne restera pas au gouvernement. Ce jeudi, il a fait ses adieux à ses collaborateurs de Bercy et a invité 1.500 personnes pour son pot de départ. Il a indiqué vouloir quitter la politique pour se consacrer à l’enseignement.
Il a tout de même glissé une petite phrase au sujet des comptes publics. “La France ne doit pas revenir en arrière sur le rétablissement de ses comptes publics. Elle doit continuer de se fixer pour objectif de revenir sous les 3% de déficit (public) en 2027” par rapport au PIB, tout en ajoutant plus loin que la France ne doit pas non plus revenir sur les baisses d’impôts décidées en 2017.
Maître des comptes publics depuis sept ans et chantre de l’orthodoxie budgétaire, il laisse pourtant une dette colossale. Le député centriste Charles de Courson l’a surnommé “Monsieur 1.000 Milliards”, une allusion à la hausse de la dette française. Cette année, le déficit sera de 5,6% du PIB pour une dette de 112%. En 2017, ces indicateurs s’élevaient à respectivement 2,8% et 97%.
"La France doit revenir sous les 3% de déficit"
La France est visée par une procédure pour déficit excessif après un déficit public à 5,5% en 2023, sachant que l’Union européenne fixe le déficit maximum à 3%. Les prévisions pour 2024 prévoient un déficit de 5,1%.
Le ministre démissionnaire répond à ses détracteurs que ces chiffres sont la conséquence du “quoi qu’il en coûte de l’épidémie de Covid” mais surtout que ses demandes répétées d’économies n’ont pas été suivies par l’Elysée. Il a dernièrement essayé d’obtenir 10 milliards d’économie sur le budget 2024. Reste à voir si le prochain gouvernement le suivra.
En attendant un gouvernement
Le Premier ministre, Michel Barnier, continue, lui, ses consultations pour former un gouvernement. Il promet de le présenter la semaine prochaine. Aujourd’hui, il rencontre les Républicains pour leur rentrée politique à Annecy, même si ceux-ci ont déjà promis de coopérer avec le futur gouvernement.
Le Nouveau Front populaire devrait être le grand absent de ce nouvel exécutif même si Emmanuel Macron a déclaré hier, mercredi 11 septembre, devant le Conseil d’Etat qu'il fallait “toujours prendre en compte le suffrage des Français”.
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Le ton est amer à gauche. Pour Fabien Roussel, chef du parti communiste, le président de la République est “le plus grand des voleurs”. “Il a braqué le résultat des élections en ne nommant pas Lucie Castets à Matignon”, a-t-il déclaré, ce jeudi matin, sur LCI.