"Le corridor céréalier est la preuve que le dialogue et la négociation fonctionnent. Nous attachons de l’importance à la poursuite de l’accord. C’est également important pour réduire la crise alimentaire mondiale, a déclaré le ministre turc lors d’une conférence de presse conjointe à l'issue d’un entretien en tête à tête avec son homologue russe.
Il a également affirmé que les deux pays ont “convenu que les obstacles aux exportations russes devraient également être supprimés, exprimant le soutien des deux pays aux “efforts visant à supprimer ces barrières..
Il a rappelé dans ce sens que plus de 27 millions de tonnes de céréales ont été transportées par 866 navires via le corridor céréalier de la mer Noire que la Turquie a aidé à négocier l’année dernière dans le but d’éviter une crise alimentaire mondiale au milieu de la guerre russo-ukrainienne.
Après une interruption de près de six mois provoquée par la guerre en Ukraine, la Turquie, l’ONU, la Russie et l’Ukraine ont signé, le 22 juillet 2022, un accord à Istanbul pour reprendre les exportations de céréales depuis trois ports ukrainiens de la mer Noire.
"La guerre, qui dure depuis plus d’un an, continue de nuire au monde entier. Nous avons une fois de plus souligné que nous espérions que la guerre prendra fin sur la base du droit international et par la négociation. Nous essayons de résoudre le problème en négociant avec les deux parties", a souligné Mevlut Cavusoglu.
La Turquie, saluée internationalement pour son rôle de médiateur entre l’Ukraine et la Russie, a exhorté à plusieurs reprises Kiev et Moscou à mettre fin à la guerre, qui dure depuis plus d’un an, par le biais de négociations.
De son côté le ministre russe Sergueï Lavrov, a dénoncé une “malhonnêteté de l’Occident en Ukraine, qui envenime la situation et fait perdurer la guerre”
Relations Turquie-Syrie
Les deux ministres ont également évoqué la question de la normalisation des relations de la Turquie avec le régime Syrien. Dans ce contexte, Cavusoglu a souligné qu’une solution immédiate n'était pas possible et que le dialogue avec Damas devait se poursuivre pour régler les différends qui opposent les deux pays. Le ministre russe a pour sa part souligné le rôle de Moscou dans les efforts de normalisation des relations turco-syriennes.
Moscou avait accueilli le 4 avril, une réunion entre les vice-ministres des Affaires étrangères de la Turquie, la Syrie et l’Iran pour un début de normalisation des relations entre Ankara et Damas.
La prise d’assaut israélienne de la mosquée Al-Aqsa
Revenant sur le regain de violence en Cisjordanie, à Jérusalem-est et dans la Bande de Gaza, le Chef de la diplomatie turc a réitéré l’appel d’Ankara à Israël à “cesser définitivement les attaques contre la mosquée Al-Aqsa et les frappes aériennes".
"La Palestine, la mosquée Al-Aqsa et Jérusalem sont les 'lignes rouges' de la Turquie. Nous ne ferons jamais de compromis sur ces questions", a-t-il insisté.
Cavusoglu a en outre réaffirmé que le réglement du conflit passe par une solution à deux États et par l’établissement d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale.