"On voit à quel point la domination financière sur les médias et sur le monde de l’art, de la musique, pèse lourd, parce qu’ils ne peuvent pas dire ce qu’ils pensent, tout simplement parce que les contrats s’arrêtent immédiatement. Donc on voit bien que la règle financière qui est imposée aujourd’hui aux États-Unis dans la vie culturelle, elle, pèse lourd. Malheureusement nous le voyons aussi en France."
Ce sont ces déclarations de Dominique de Villepin, lors de son intervention dans l'émission "Quotidien" sur TMC, qui ont créé la polémique et l'ont conduit à être accusé d'antisémitisme.
L’ancien premier ministre a réagi à l'éviction de l’actrice Melissa Barrera du casting du film américain "Scream VII". Il a souligné l'influence prépondérante de la domination financière sur les médias, l'art et la musique, illustrant ainsi la pression exercée sur les individus qui ne peuvent pas exprimer librement leurs opinions sous peine de résiliation de contrats. De Villepin a observé que cette règle financière, omniprésente aux États-Unis, a également des répercussions en France.
Jacques Attali, écrivain français, n’a pas tardé de commenter ces déclarations pour accuser l’ancien Premier ministre d’antisémite. “L’antisémitisme, si longtemps masqué, se déchaîne, en croyant intimider…” a-t-il écrit sur X.
Éric Ciotti, président du parti Les Républicains et député des Alpes-Maritimes, a aussi de son côté dénoncé "des théories complotistes qui nous rappellent des moments sombres".
Cette controverse a été alimentée par les déformations des journalistes de BFMTV, qui ont présenté Villepin comme dénonçant la prétendue domination de la finance juive sur les sociétés occidentales.
Les propos de l'ancien Premier ministre portent plutôt sur les États-Unis, leur polarisation et la difficulté d'exprimer librement des opinions publiques dans le pays. Plusieurs artistes du monde occidental dont Freeze Corleone, Guillaume Meurice, Susan Sarandon, Melissa Barrera,ont fait l’objet de pressions, de convocations et de licenciements pour leur position pro-palestinienne, en l’espace de quelques jours seulement.
"On devient un très petit pays"
Dans un entretien sur le plateau de LCI, de Villepin a répondu aux attaques qui lui sont adressées. “Tous les chemins mènent à Rome, mais tous les chemins de la critique ne mènent pas à l’antisémitisme”, a-t-il déclaré au micro de Darius Rochebin.
"On peut critiquer les États-Unis sans être antisémite. On peut critiquer le sionisme messianique d’une partie du gouvernement israélien, sans être antisémite. On peut soutenir l’idée de justice pour le peuple palestinien, sans être antisémite", a continué l’ancien premier ministre.
"A force de vouloir limiter la capacité qu'on a à s'exprimer, à force de ne plus pouvoir rien dire sur les plateaux sous prétexte que ça pourrait signifier ou gêner, à force de traquer toutes les formes de pensées qui peuvent évidemment porter ombrage à une stratégie ou une politique, eh bien on devient ce qu'on est en train de devenir, c'est-à-dire un très petit pays", a conclu l'ancien Premier ministre.
L’ancien président, François Hollande a apporté soutien à l'ancien Premier ministre disant qu’il n'a pas eu l'intention d'être antisémite. "Je connais Dominique de Villepin depuis longtemps. Je ne veux pas croire qu'il ait eu cette intention. Il a simplement évoqué ce qui peut se passer aux États-Unis. Maintenant, il faut faire attention à l'idée qu'il y aurait une espèce d'oligarchie des juifs", a-t-il expliqué sur France Info.