La porte d'entrée de la mosquée des Bleuets et du bâtiment de l'institut Malik Ibn Anas à Marseille / Photo : AFP (AFP)

Accusé de tenir des discours incitant à la haine, Bendjilali et les responsables de la mosquée ont jusqu'au 30 août pour convaincre les autorités de renoncer à cette mesure.

Le domicile de l’imam a également fait l’objet d’une perquisition.

Accusations “mensongères”

Le 20 août 2024, le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Pierre-Edouard Colliex, a initié une procédure contradictoire, accusant l'imam de propos tendant à la provocation à la haine ou à la violence, notamment envers les femmes.

Les autorités pointent des publications sur les réseaux sociaux et des prêches citant des hadiths, qu'elles considèrent comme étant en lien avec une vision fondamentaliste de l'islam.

Bendjilali est également accusé de maintenir des relations avec des prédicateurs controversés, d’apporter un soutien indirect au Hamas et d’exprimer des opinions antisémites.

En cause, un tweet de l’imam critiquant la participation des “génocidaires” d’enfants palestiniens aux JO 2024.

Smaïn Bendjilali rejette fermement ces accusations, les qualifiant de “mensongères”. Il défend ses prêches comme respectueux de la liberté de chacun et conteste les interprétations des autorités, notamment en ce qui concerne ses positions sur Gaza.

“Quand on souhaite tuer son chien, on dit qu'il a la rage. Quand on souhaite exécuter un imam, on va le traiter d'antisémite, d'appel à la haine, de misogyne, dans le but de faire peur”, s’est indigné l’imam dans un entretien avec France Bleu.

Bendjilali dénonce également ce qu’il qualifie d’ingérence des autorités dans le domaine religieux, affirmant que ses enseignements sont conformes aux principes de la République.

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Soutiens

Face à ces accusations, plusieurs figures locales expriment leur soutien à Bendjilali, estimant qu'il est victime d'un traitement injuste.

Un imam marseillais, qui a souhaité garder l'anonymat, appelle au dialogue interreligieux et minimise les accusations portées contre Bendjilali, qui est, pour lui, un acteur du dialogue et de la cohésion sociale.

Sami Benfers, conseiller municipal, dénonce un “acharnement” contre un imam qui, selon lui, œuvre pour le “mieux-vivre ensemble” à Marseille. L’association des Bleuets, représentée par Me Rafik Chekkat, prépare un recours en référé-liberté devant le tribunal administratif pour contester la décision de fermeture.

Selon l'avocat, l'absence de poursuites pénales à l’encontre de l’imam souligne le non-fondé des accusations. Smaïn Bendjilali appelle par ailleurs ses fidèles à se mobiliser de manière pacifique et légale contre cette menace.

La situation de l'imam Bendjilali et de la mosquée des Bleuets reste en suspens. Les prochaines semaines seront décisives pour déterminer si la mosquée pourra rester ouverte ou si elle sera contrainte de fermer temporairement.

TRT Français et agences