Arrivés à pied ou à bord de bus mis à leur disposition, les participants à la fête ont été appelés à se retrouver dans l'après-midi au stade Seyni-Kountché, du nom du général auteur du premier coup d'Etat au Niger en 1974, contre le président Hamani Diori.
"Nous sommes là pour célébrer l'avènement du CNSP (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, régime au pouvoir, ndlr)", jubile Fati Hassane, militante de l'organisation Femmes engagées.
"Nous sommes en fête, notre cher pays va recouvrer sa souveraineté progressivement", dit-elle aux journalistes, sur fond de cris stridents des vuvuzelas.
"Jamais dans l'histoire récente de notre pays un événement n'aura reçu une aussi grande adhésion populaire", a déclaré devant la foule le Premier ministre civil, Ali Mahaman Lamine Zeine.
Pour inciter les habitants à se rendre au stade, les marchés et commerces étaient fermés.
Un important dispositif sécuritaire était mis en place, comprenant notamment des blindés autour du stade.
T-shirts et robes constellés de photos de membres du régime, les partisans ont scandé le nom du chef du pouvoir militaire: le général Abdourahamane Tiani.
Venu saluer ses soutiens, M. Tiani a donné le coup d'envoi de la cérémonie par trois coups de toubal, un tambour traditionnel, mais n'a toutefois pas pris la parole.
La date du 26 juillet a récemment été déclarée fête officielle par le régime et sera célébrée cette année par des concours de chant, des ballets et des compétitions de lutte jusqu'au 3 août, anniversaire de l'indépendance du Niger, ancienne colonie française qui a rompu les liens avec l'hexagone.
Les militaires en place multiplient les invectives contre les pays occidentaux dont la France, dont ils ont chassé les troupes fin 2023. Les soldats américains sont également sur le départ, qui devra s'achever début août.
Le "général Abdourahamane Tiani a placé le peuple nigérien sur la voie de la reconquête de sa souveraineté et de son indépendance véritable", a poursuivi Ali Mahaman Lamine Zeine.
Le Niger s'est également éloigné de ses voisins ouest-africains, après l'annonce de son retrait de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) en janvier. Il s'est cependant rapproché du Mali et du Burkina Faso, également dirigés par des militaires représentés à la cérémonie.
Ces trois pays se sont réunis au sein de la confédération de l'Alliance des Etats du Sahel (AES), qui connaîtra prochainement la création d'un parlement, a annoncé un officiel malien en visite à Ouagadougou jeudi.