L'Europe est de son côté entrée dans une période d'incertitude sur la poursuite des livraisons de gaz par la Russie, le géant russe Gazprom ayant entamé les travaux de maintenance des deux gazoducs Nord Stream 1 qui permettent d'approvisionner l'Allemagne et d'autres pays de l'ouest du continent européen.
Cet arrêt pour dix jours devait en théorie n'être qu'une formalité technique. Mais avec la guerre en Ukraine et le bras de fer entre Moscou et les Occidentaux sur l'énergie, personne ne peut parier sur le rétablissement des livraisons, déjà fortement réduites.
Pour ne pas donner de prétexte supplémentaire à Moscou, l'Allemagne a obtenu du Canada la restitution de turbines en maintenance du même gazoduc. Ce geste a suscité lundi l'ire de Volodymyr Zelensky qui a annoncé la convocation de l'ambassadeur canadien à Kiev "en raison d'une exception absolument inacceptable au régime de sanctions contre la Russie".
Cette décision "sera perçue à Moscou uniquement comme un signe de faiblesse", a-t-il averti, estimant que la Russie pourrait de toute façon, si elle le souhaitait "arrêter complètement l'approvisionnement en gaz de l'Europe au moment le plus aigu".
Les turbines faisaient l'objet d'une maintenance sur un site canadien appartenant au groupe allemand Siemens, et la Russie imputait à leur absence la réduction de livraisons via le gazoduc.
33 morts à Tchassiv Iar
Sur le terrain, les Ukrainiens anticipent d'âpres combats dans la région de Donetsk (est), dans le Donbass. "Il existe des signes selon lesquels les unités ennemies se préparent à intensifier les opérations de combat en direction de Kramatorsk et de Bakhmout", a averti l'état-major ukrainien.
Kramatorsk, centre administratif du Donbass encore sous contrôle ukrainien, et sa voisine Sloviansk sont considérées comme les prochaines cibles des militaires russes dans leur plan de conquête totale du Donbass, quatre mois et demi après le début de l'offensive de l'Ukraine.
Ce bassin minier est partiellement contrôlé depuis 2014 par des “séparatistes” soutenus par Moscou, après l'annexion russe de la péninsule ukrainienne de Crimée.
L'ambassade de la région séparatiste de Donetsk sera inaugurée mardi à Moscou, en présence du ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov.
Drones
Si l'armée ukrainienne a fait état de nombreux bombardements dans tout l'est de l'Ukraine, elle constate une pause dans les attaques terrestres russes.
Confrontée, selon Washington, à des problèmes pour entretenir son armement, la Russie devrait recevoir, de son côté, "des centaines de drones" livrés par l'Iran.
"Nos renseignements indiquent que le gouvernement iranien s'apprête à livrer à la Russie jusqu'à plusieurs centaines de drones, dont des appareils de combat, dans un délai très court", a affirmé lundi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.
Les drones ont joué un rôle important depuis le début de la guerre le 24 février, pour les opérations de reconnaissance, les tirs de missiles ou les largages de bombes.
Enfin, la Russie a fait savoir que, par un décret de Vladimir Poutine, elle voulait faciliter l'accès à la nationalité russe de tous les Ukrainiens. Une mesure que le ministère ukrainien des Affaires étrangères a "fermement" condamnée car constituant "un nouvel empiètement sur la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, incompatible avec les normes et principes du droit international.