Après plusieurs réunions avec la Première ministre Élisabeth Borne et les chefs de la majorité à quelques heures d’un vote incertain à l’Assemblée nationale sur la réforme des retraites, le président français Emmanuel Macron a choisi de faire passer jeudi sa réforme controversée des retraites sans le vote de l’Assemblée nationale.
C’est la onzième fois que cette méthode est utilisée sous le mandat d'Élisabeth Borne et de la centième fois qu'elle est employée depuis l'instauration de la Ve République.
Si le recours à cet outil constitutionnel permet de faire adopter un texte sans passer par un vote des députés, il implique cependant que le gouvernement doit assumer la responsabilité de cette décision et peut être confronté à des motions de censure émanant de l'opposition. Ces motions de censure peuvent être soutenues par des partis de différents bords politiques, étant donné que la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale est relative.
L’opposition déjà révoltée
Immédiatement, des élus de l’opposition ont critiqué l’usage de cet outil constitutionnel. Olivier Faure, le chef du parti socialiste, critique sur Twitter les "caprices" d’Emmanuel Macron, avant d’ajouter : “Quand un président n’a pas de majorité dans le pays, pas de majorité à l’Assemblée Nationale, il doit retirer son projet”
L’écologiste Marine Tondelier a, elle, dénoncé la “brutalité et le mépris” du président de la République. “Mais dans la rue, le 49.3, ça n’existe pas. On ne va pas s’arrêter là”, a-t-elle menacé.
"C’est le jour de leur défaite: après avoir perdu pied dans le pays, ils perdent pied à l’Assemblée", note le député de la Nupes François Ruffin.
Fabien Roussel, leader du Parti communiste français (PCF), a exprimé son soutien à un référendum d'initiative partagée lancé par les parlementaires de gauche. Sur Twitter, il a appelé à une mobilisation populaire conjointe avec les syndicats, saluant leur grande responsabilité. Il encourage ainsi une mobilisation collective pour soutenir cette initiative.