Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait état samedi "d'actions contre-offensives" de son armée sur le front, tout en refusant de dire s'il s'agissait de la grande attaque préparée depuis des mois par l'état-major à Kiev.
"Des actions contre-offensives et défensives ont lieu en Ukraine, et je n'en parlerai pas en détail", a déclaré M. Zelensky lors d'une conférence de presse.
"Il faut faire confiance à nos militaires et je leur fais confiance", a-t-il ajouté.
Ces propos font suite à ceux du président russe Vladimir Poutine, qui a affirmé vendredi que la grande contre-offensive ukrainienne destinée à repousser les troupes de Moscou avait commencé.
L'armée russe a fait état d'attaques d'ampleur principalement sur le front Sud depuis six jours.
M. Poutine a cependant assuré que l'armée ukrainienne n'était pas parvenue à "atteindre ses objectifs" lors de ces attaques et subissait de lourdes pertes.
Les autorités ukrainiennes ont de leur côté semblé minimiser ces derniers jours l'ampleur des combats sur le front tout en restant flous sur leur stratégie.
Samedi, le porte-parole du commandement "Est" de l'armée ukrainienne, Serguiï Tcherevaty, a affirmé à la télévision que les troupes ukrainiennes étaient parvenues à avancer de 1.400 mètres autour de la ville dévastée de Bakhmout dans l'Est, dont Moscou a revendiqué la capture en mai.
Par ailleurs, dans la région d’Odessa, trois civils ont été tués et 26 blessés samedi tôt le matin, lors d'un incendie provoqué par la chute de débris de drones détruits par la défense anti-aérienne ukrainienne, selon les autorités régionales.
Nouvelle aide canadienne
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, en visite surprise à Kiev, a annoncé samedi dans la foulée une aide de 10 millions de dollars pour aider l'Ukraine à faire face aux conséquences de l’offensive russe, et 500 millions de dollars d'aide militaire supplémentaire, alors que les troupes de Kiev sont à l'attaque.
"En outre, j'annonce aujourd'hui que le Canada participera aux efforts multinationaux visant à former des pilotes de chasse et à entretenir et soutenir le programme d'avions de chasse de l'Ukraine", a-t-il encore dit.
Il a en outre estimé que la destruction du barrage de Kakhovka dans le Sud de l'Ukraine, qui a provoqué des inondations, était une "conséquence directe" de l'offensive russe.
Aux côtés de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, M. Trudeau n'est pas pour autant allé jusqu'à imputer à Moscou l'explosion qui a détruit ce barrage hydroélectrique sur le Dniepr, alors que les deux camps se rejettent la responsabilité de cette catastrophe.
Les inondations qui ont suivi ont touché tant les zones sous contrôle ukrainien que celles sous occupation russe sur les deux rives du fleuve, faisant plusieurs morts et des dizaines de blessés.
"Nous avons tous vu les dégâts causés par l'effondrement du barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka (...) Il s'agit d'une conséquence directe de la guerre menée par la Russie", a déclaré M. Trudeau.
"Il ne fait absolument aucun doute dans notre esprit que la destruction du barrage est une conséquence directe de la décision de la Russie d'envahir le pays", a renchéri M. Trudeau devant les journalistes.
Un peu plus tôt, M. Trudeau a déposé une couronne de fleurs près d'un mur affichant les visages des soldats tombés au combat à Kiev, tandis que jouait un orchestre militaire, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Le vice-ministre de la Défense ukrainienne Oleksandre Polichtchouk a remis à M. Trudeau un étui contenant un éclat d'obus provenant d'une roquette tombée sur Odessa, grand port ukrainien de la mer Noire.
"C'est un petit souvenir de la façon dont l'Ukraine a subi les frappes de missiles russes", a déclaré M. Polichtchouk en anglais.
Un groupe de militaires ukrainiens qui s'étaient entraînés au Canada s'est également entretenu avec M. Trudeau.
Le Canada, qui comporte une importante diaspora ukrainienne, est l'un des principaux soutiens de Kiev, ayant fourni une importante aide militaire et formé plus de 36.000 soldats ukrainiens. Il a aussi adopté des sanctions contre la Russie.