Le PIB des 19 pays partageant la monnaie unique a augmenté de 0,2% sur la période juillet-septembre par rapport au trimestre précédent, après avoir déjà mieux résisté que prévu au 2e trimestre (+0,8%), selon les chiffres publiés lundi par l'office européen des statistiques Eurostat.
Cela ne pourrait être qu'un sursis cependant, avec la flambée des prix qui continue de s'accélérer sur fond de guerre en Ukraine et de crise énergétique et que d'autres indicateurs montrent d'ores et déjà une contraction de l'activité économique, observent les experts.
"Il ne s'agit plus de savoir si nous allons entrer en récession, mais de savoir de quelle sévérité sera cette récession (...) Une récession cet hiver en zone euro est imminente", ont averti les analystes du cabinet Oxford Economics.
L'inflation dans la zone euro a encore accéléré en octobre, à un nouveau record (+10,7%). Elle avait atteint 9,9% en septembre (chiffre révisé), pour les 19 pays partageant la monnaie unique européenne, déjà au plus haut depuis qu'Eurostat a commencé à publier l'indicateur en janvier 1997.
La France, qui a adopté des mesures de protection des consommateurs, avec notamment une baisse des tarifs des carburants, conserve en octobre l'inflation la plus faible d'Europe, à 7,1%, selon les données harmonisées d'Eurostat.
L'Allemagne est à 11,6%. Les pays baltes, particulièrement exposés aux conséquences de la guerre en Ukraine, subissent l'inflation la plus élevée: elle atteint 22,4% en Estonie, 22% en Lituanie et 21,8% en Lettonie.
Autre ombre sur la conjoncture européenne: le durcissement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), qui a relevé jeudi, pour la deuxième fois consécutive, ses taux d'une ampleur inédite de 0,75 point pour lutter contre l'inflation.