Le président yéménite a annoncé jeudi qu'il remettait ses pouvoirs à un nouveau conseil pour diriger le pays ravagé par plus de sept ans de guerre, un événement majeur au sein de la coalition qui combat les rebelles Houthis.
Le conflit au Yémen oppose depuis 2014 les forces loyales au gouvernement, appuyées depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite voisine, aux rebelles Houthis soutenus par l'Iran qui nie leur fournir des armes.
"Je délègue de manière irréversible mes pleins pouvoirs à ce conseil présidentiel", a indiqué le président Abd Rabbo Mansour Hadi dans une déclaration télévisée.
Cette annonce est intervenue au dernier jour des pourparlers de paix sur le Yémen à Ryad, et l'Arabie saoudite a par ailleurs annoncé une aide de trois milliards de dollars à ce pays le plus pauvre de la péninsule arabique.
Au Yémen, un cessez-le-feu fragile se met en place depuis quelques jours. Une trêve arrachée par les Nations unies est entrée en vigueur samedi -- au début du ramadan, offrant une lueur d'espoir dans une guerre qui a causé l'une des crises humanitaires les plus graves au monde et ayant fait des centaines de milliers de morts, selon l'ONU.
Le nouveau conseil présidentiel sera composé de huit membres et sera dirigé par Rashad al-Alimi, un ancien ministre de l'Intérieur et conseiller de M. Hadi.
Le président yéménite, réfugié en Arabie saoudite depuis 2015, a également annoncé avoir limogé le vice-président Ali Mohsen al-Ahmar.
La création du nouveau conseil "représente l'un des changements les plus importants survenus au sein du bloc anti-Houthis depuis le début de la guerre", écrit sur Twitter Peter Salisbury, de l'ONG Crisis Group, tout en affirmant que la mise en oeuvre de ces nouvelles dispositions "sera pour le moins compliquée".
A Ryad, le le prince héritier Mohammed ben Salmane, a rencontré les membres du nouveau conseil présidentiel yéménite, et émis l'espoir que ce changement ouvrira une "nouvelle page" au Yémen, a indiqué l'agence de presse saoudienne.
La guerre du Yémen a causé la mort de près de 380.000 personnes, selon l'ONU, la grande majorité des décès étant due aux conséquences indirectes des combats comme la faim, les maladies et le manque d'eau potable.
Quelque 80% des près de 30 millions d'habitants du Yémen dépendent de l'aide humanitaire.