"Notre approche envers Nicolas Maduro n'a pas changé. Il n'est pas le dirigeant légitime du Venezuela. ", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price.
"Nous continuons à reconnaître la seule institution démocratiquement élue du Venezuela aujourd'hui, et c'est l'Assemblée nationale de 2015", a-t-il ajouté.
Le département d'Etat considère que les actifs du gouvernement vénézuélien aux Etats-Unis, y compris ceux de la compagnie pétrolière d'Etat PDVSA, doivent rester sous l'autorité du parlement vénézuélien contrôlé par l'opposition, qui se dit légitime en estimant que les élections législatives de 2020, remportées par le camp chaviste du président Nicolas Maduro, étaient frauduleuses.
"Notre régime de sanctions et de restrictions contre le Venezuela reste en place", a déclaré M. Price. "De ce que je comprends, des élus de l'Assemblée nationale ont des discussions internes sur la façon dont ils vont contrôler ces actifs à l'étranger".
Le gouvernement de M. Maduro avait rompu avec les Etats-Unis en 2019, année où l'administration de Donald Trump avait reconnu l'opposant Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela. Pour tenter de chasser M. Maduro du pouvoir, Washington avait adopté une batterie de sanctions contre Caracas, dont un embargo sur le pétrole vénézuélien.
Même si l'actuel président Joe Biden continue formellement de ne pas reconnaître M. Maduro comme président du Venezuela, jugeant son élection en 2018 frauduleuse, la crise pétrolière provoquée par la guerre en Ukraine a entraîné un réchauffement des relations.
Ne parvenant pas à déposer Maduro, les députés de l'ancien Parlement ont mis fin vendredi à la présidence et au gouvernement "intérimaires" de M. Guaido, qui n'avaient pas de pouvoir réel mais contrôlaient toutefois les actifs vénézuéliens à l'étranger, estimées à 24 milliards de dollars par M. Maduro.
Le vote de l'Assemblée élue en 2015 survient dans un contexte de division de l'opposition qui n'a pas su s'unir lors des régionales de 2021 remportées par le pouvoir et alors que la présidentielle de 2024 aiguise les appétits.