Une semaine après l’incursion du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre dernier, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu promettait de "démolir" le groupe palestinien, alors que l'armée finalisait les préparatifs d’une offensive terrestre à Gaza pour débusquer les combattants du groupe palestinien.
Le 23 février dernier, présentant un plan pour “l’après-guerre dans la bande de Gaza”, Benjamin Netanyahu rappelait encore les objectifs de l’armée : démantèlement du Hamas et du Jihad Islamique, et libération de tous les otages.
Plus de cinq mois après, force est de constater que les objectifs ne sont pas atteints. Le Hamas tient tête à l’armée israélienne à Gaza, alors que 134 otages sont toujours détenus dans l’enclave palestinienne.
Par contre, la population gazaouie est quotidiennement décimée par les bombardements. Le bilan de la guerre israélienne dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023 a grimpé à31272morts et 73 024 blesses, a annoncé, mercredi, le ministère de la Santé de l'enclave palestinienne.
Les humanitaires sur place déplorent le lourd tribut que payent les enfants dans cette opération militaire.
“Vertigineux. Le nombre d’enfants présumés tués en seulement quatre mois à Gaza est plus élevé que le nombre d’enfants tués en quatre ans dans l’ensemble des conflits à travers le monde“, a écrit Philippe Lazzarini sur X, dénonçant une “guerre contre les enfants“.
Son message fait référence aux chiffres des Nations unies selon lesquels 12.193 enfants ont été tués dans des conflits dans le monde entre 2019 et 2022.
Il a comparé ces chiffres aux rapports du ministère de la Santé de la bande de Gaza, dirigée par le Hamas, indiquant que plus de 12 300 enfants sont morts dans le territoire palestinien entre octobre et la fin du mois de février.
L’organisation humanitaire britannique ActionAid, présente sur le terrain a expliqué que “ces chiffres sont horribles”. Elle fait remarquer que 70% des victimes de cette guerre israélienne contre les Palestiniens de Gaza, sont des enfants et des femmes.
L’ONG a recensé 5 000 femmes tuées depuis le 7 octobre 2023.
À défaut d’éradiquer le Hamas, Israël, par son déploiement, s’en prend prioritairement aux enfants, au point où l’UNICEF considère que Gaza est devenu l’endroit le plus dangereux du monde pour eux.
À côté des morts et des blessés, dont 12 300 enfants sur 72 402 selon l’UNICEF, il y a des souffrances psychologiques. “La santé mentale des enfants est gravement affectée" avertit l'agence onusienne. Ils présentent des symptômes tels que des niveaux extrêmement élevés d’anxiété persistante, une perte d’appétit, ils ne peuvent pas dormir, ils ont des crises émotionnelles ou de panique à chaque fois qu’ils entendent les bombardements”.
L’UNICEF estime qu’au moins 17 000 enfants de la bande de Gaza sont non accompagnés ou séparés. Chacun d’entre eux connaît une histoire déchirante marquée par le deuil et le désespoir, dans un contexte de famine rampante.