Le responsable de la communication de l'UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Salim Oweis, a exprimé sa profonde inquiétude face à la situation désespérée des enfants dans la bande de Gaza assiégée, soulignant que l'offensive en cours les prive de sommeil, de sécurité et de la possibilité de vivre une enfance normale.
Dans une interview suivant sa récente mission à Gaza, il a partagé ses observations sur les graves défis auxquels sont confrontés les enfants de la région.
Après avoir visité des zones telles que Deir al-Balah, Khan Younis et le nord de Gaza, il a comparé ces endroits à des scènes de films catastrophes, mais avec des conséquences dévastatrices bien réelles.
"L'ampleur de la destruction, de la souffrance et des déplacements est immense. Ce que nous voyons à l'écran n'est qu'une fraction de la réalité. Être sur place permet de ressentir l'extrême gravité de la situation", s’est inquiété Oweis.
"Des quartiers entiers sont réduits en ruines, et presque toute la population de Gaza est déplacée. La souffrance des enfants est palpable. La situation est vraiment critique, insoutenable pour de nombreuses familles en ce moment", a-t-il ajouté.
Oweis a mis en lumière la crise humanitaire aiguë à Gaza, où les nécessités les plus basiques sont devenues des luxes.
"Nous parlons de l'absence d'eau potable, de nourriture, de produits d'hygiène, de fournitures médicales et de médicaments. Il manque pratiquement tout", a-t-il souligné.
Il a également évoqué l'accès restreint à l'aide humanitaire, avec seulement quelques points de passage ouverts pour permettre l'entrée de l'aide à Gaza. Le passage de Rafah est fermé depuis le 7 mai, laissant Kerem Shalom comme seul point d'entrée, ce qui complique considérablement la situation.
"Depuis le 8 juillet, nous avons observé une baisse de plus de 45 % de l'accès à l'aide pour Gaza. Cet accès était déjà limité, mais il l'est encore plus maintenant, alors que les besoins augmentent. Après 10 mois, les enfants, les familles, tout le monde manque cruellement de tout, et ce qu'ils avaient est désormais épuisé. Ils n'ont plus les ressources pour acheter ou se procurer ce dont ils ont besoin", a-t-il expliqué.
Oweis a également dénoncé l'impact mental et émotionnel sévère causé par le conflit sur les enfants de Gaza, affirmant qu'ils sont privés de la possibilité de vivre une enfance normale.
De nombreux enfants sont épuisés et terrifiés et se demandent quand la guerre prendra fin. Les conditions de vie extrêmement difficiles, exacerbées par la chaleur accablante et le manque d'abris adéquats, ont entraîné une prolifération de problèmes de santé tels que les maladies de peau et les infections respiratoires.
Oweis a souligné que la violence et l'instabilité persistantes privent les enfants de sommeil, de sécurité, et d'opportunités d'apprentissage et de jeu, appelant à une action internationale urgente pour placer leur bien-être au premier plan et leur garantir un avenir meilleur.