Salah Hamouri, 39 ans, avait déposé, fin mars, une plainte en France pour dénoncer, notamment, les conditions de son incarcération et de son expulsion par Israël en 2022.
Le juge d'instruction a décidé d'enquêter sur celles-ci.
"La réalité des pratiques maltraitantes subies et dénoncées par le plaignant est plausible et les faits dénoncés sont susceptibles de constituer les infractions pénales de tortures et actes de barbarie", selon son ordonnance du 17 juillet.
"L'absence de coopération d'Israël n'empêchera pas, le cas échéant, d'enquêter et d'adresser des convocations aux mis en cause", assurent les avocats de Salah Hamouri, William Bourdon et Vincent Brengarth.
Dans leur plainte, ils affirment que leur client a "fait l'objet de détentions arbitraires répétées et a subi des actes de tortures au cours de ces privations de liberté".
Pour eux, divers faits relèvent de tortures, tels que les conditions de son transfert en juillet 2022 vers un nouveau lieu de détention, avec des privations de nourriture et de sommeil, un "isolement punitif" consécutif à sa grève de la faim ou la "restriction prolongée voire l'interdiction de contacts avec sa famille".
Ils évoquent différentes "arrestations et détentions", entre 2001 et 2018, et dénoncent surtout sa détention administrative "sans charge officielle" entre mars et décembre 2022, ainsi que son "exil forcé" vers la France, fin 2022.
Arrêté et emprisonné en 2005, Salah Hamouri a été condamné en 2008 à sept ans de prison par un tribunal israélien pour participation présumée à un projet d'assassinat d'Ovadia Yossef, ancien grand rabbin d'Israël, à l'origine du parti ultra-orthodoxe Shass.
Le Franco-Palestinien, qui clame son innocence dans cette affaire, avait été libéré en 2011 dans le cadre d'un échange de prisonniers ayant permis la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit.
Israël le soupçonne de liens -ce qu'il nie- avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).
Paris avait estimé son expulsion "contraire au droit", tandis que le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme l'avait qualifiée de "crime de guerre".