La police tunisienne a empêché jeudi des centaines de manifestants d'atteindre les bureaux de la commission électorale, alors que des rassemblements pour protester contre le référendum sur la nouvelle Constitution avaient été organisés.
Le président tunisien Kaïs Saïed a publié ce mois-ci un projet de nouvelle Constitution qu'il entend soumettre à un référendum le 25 juillet, avec l'objectif d'élargir ses prérogatives et de limiter le rôle du Parlement.
Kaïs Saïed gouverne par décret depuis qu'il a gelé, en juillet 2021, les travaux du Parlement, s'octroyant la quasi-totalité des pouvoirs et promettant une refonte du système politique.
Les manifestants, parmi lesquels figurait Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), scandaient des slogans comme "Peuple, révolte-toi contre la règle du dictateur" ou "Fermez cette commission électorale malhonnête".
La police a repoussé les manifestants qui tentaient de forcer les barrières disposées devant les bureaux de la commission à Tunis, ce qui a provoqué des heurts. "Pas de retraite, pas de peur", ont crié les contestataires.
Les sondages montrent que le PDL remporterait d'éventuelles élections législatives.
Abir Moussi soutient l'ancien président Zine el Abidine Ben Ali, renversé lors de la "révolution de Jasmin", en 2011.
Le référendum ne prévoit pas de participation minimale, ce qui signifie que le changement de Constitution pourrait entrer en vigueur malgré une faible participation des électeurs.