Le "Front de Salut national" (FSN) en Tunisie a appelé à la démission du président Kaïs Saïed et l’organisation d’élections générales présidentielle et législatives anticipées.
Dans un communiqué publié, mardi, consulté par l'Agence Anadolu, le FSN a indiqué que "Saïed a essuyé un échec cinglant, quant à l’obtention d’un plébiscite populaire à son projet putschiste, et a, ainsi, perdu toute raison de demeurer au pouvoir".
Aucun commentaire immédiat n'a été émis de la présidence tunisienne à cet égard.
"Les chiffres annoncés par l’instance désignée par Saïed sont en total déphasage avec ce qu’ont constaté les observateurs locaux et étrangers sur la réticence des électeurs envers les bureaux de vote tout au long de la journée électorale, ce qui renforce les doutes quant à l’impartialité et l’indépendance de cette instance et la crédibilité des chiffres communiqués", lit-on encore de même source.
Et la coalition d'ajouter, "avec son usurpation du pouvoir et sa falsification de la volonté populaire, le chef de l'Etat s'est tenu en dehors du cadre du dialogue national", tout en appelant les forces politiques et civiles nationales à se lancer dans des consultations urgentes afin de tenir une conférence pour le dialogue national.
Elle a, par ailleurs, souligné "qu'environ 75 % d’électeurs ont refusé de plébisciter le processus putschiste inauguré par Kaïs Saïed tout au long de l’année écoulée ; comme ils ont refusé de conférer une légitimité à son projet de Constitution despotique".
Le FSN réaffirme son "attachement à la Constitution du 27 janvier 2014", et la considère comme "une seule référence de la légalité constitutionnelle dans le pays".
D'autre part, Hassan Zarkouni, directeur du bureau d’étude statistique Sigma Conseil, a déclaré au soir du lundi que 25 % des électeurs avaient participé au référendum du 25 juillet.
Zarkouni a ajouté dans une émission de la première chaîne de la télévision publique tunisienne que "92,3 % des participants au référendum ont voté oui au projet de Constitution proposé par le président Kaïs Saïed".
Le directeur de Sigma Conseil a ajouté qu'"environ 75 % des électeurs tunisiens n'ont pas participé au scrutin".
Le 25 mai dernier, le président Saïed avait publié un décret appelant les électeurs à voter, lors d'un référendum populaire, sur une nouvelle Constitution pour le pays, à la date du 25 juillet.
Le 30 juin, Saïed avait publié, dans le journal officiel de la République tunisienne (JORT), le projet de Constitution, soumis à référendum, et l'avait amendé au 8 du même mois.
Malgré la polémique actuelle, les observateurs de la situation en Tunisie pensent vraisemblablement que les résultats du référendum seront en faveur de l'adoption et de la mise en œuvre de la nouvelle Constitution proposée par Saïed.