Les médias américains ont désigné un Américain pro-ukrainien, Ryan Wesley Routh, que l'AFP avait interviewé en 2022 à Kiev où il s'était rendu en soutien au peuple ukrainien, comme l'auteur de cette tentative présumée d'assassinat.
Dans une campagne présidentielle particulièrement tendue à une cinquantaine de jours de l'élection du 5 novembre, l'ex-président et candidat républicain, qui se trouvait sur le parcours de son club de golf chez lui en Floride, aurait été visé par des coups de feu, mais il est "sain et sauf”.
L’annonce a d’abord été faite par Steven Cheung, directeur de la communication de sa campagne, en début d'après-midi. Puis, les équipes du milliardaire et tribun républicain de 78 ans ont ensuite transmis à la presse des textos et messages de l’ex-président assurant: "N'ayez crainte, je suis en sécurité et je vais bien. Personne n'a été touché. Grâce à Dieu".
Le Secret Service, police d'élite chargée de la protection des présidents, anciens présidents et personnalités politiques de premier plan, a annoncé une enquête sur ces tirs qui se sont déroulés peu avant 18H00 GMT.
Plusieurs de ses agents ont "ouvert le feu sur un homme armé" qui se trouvait près du bord du terrain de golf de Donald Trump, et un fusil AK-47 à lunette a été retrouvé, ainsi que deux sacs à dos et du matériel d'enregistrement vidéo, ont précisé les autorités lors d'une conférence de presse.
Le suspect qui a pris la fuite a été retrouvé à bord d'une voiture noire. Un témoin avait permis à la police d'identifier le véhicule.
"Nous avons quelqu'un en garde à vue qui est un suspect potentiel", a déclaré Ric Bradshaw, shérif du comté de Palm Beach.
De leur côté, les médias américains ont indiqué que Ryan Wesley Routh, 58 ans, avait été arrêté après que des agents des services secrets américains ont "ouvert le feu sur un homme armé" près du terrain de golf de M. Trump.
Le responsable présumé a été interpellé
Les chaînes CNN et CBS ont rapporté que M. Routh affiche un casier judiciaire s'étalant sur plusieurs décennies et qu'il publie régulièrement des articles sur la politique et l'actualité, critiquant parfois M. Trump. Il a clairement exprimé son soutien à l'Ukraine après l'invasion russe.
L'AFP avait interviewé M. Routh à Kiev fin avril 2022, alors qu'il participait à une manifestation de soutien aux Ukrainiens piégés dans la ville portuaire de Marioupol.
"Poutine est un terroriste et il faut en finir avec lui. Nous avons donc besoin que tout le monde, dans le monde entier, arrête ce qu'il fait et vienne ici maintenant", avait-il déclaré à l'époque à l'AFP.
Le président Joe Biden sera remplacé en janvier prochain à la Maison blanche soit par sa vice-présidente Kamala Harris, qui a indiqué qu'elle poursuivrait sa politique de soutien à l'Ukraine, soit par Donald Trump, qui n'a pas voulu dire lors d'un récent débat s'il souhaitait que Kiev gagne la guerre.
- Fiasco sécuritaire -
Cet événement survient dans une campagne déjà totalement folle qui a vu cet été le candidat républicain échapper à une première tentative d'assassinat, le président démocrate Joe Biden jeter l'éponge et sa vice-présidente Kamala Harris le remplacer au pied levé.
Joe Biden s'est dit "soulagé" que le candidat républicain n'ait "pas été touché" et a loué le "travail de Secret Service et des forces de l'ordre fédérales partenaires", réaffirmant qu'il n'y avait "aucune place pour la violence politique ou pour n'importe quelle forme de violence dans notre pays".
Les images de Donald Trump, le visage ensanglanté et le poing levé, ont fait le tour du monde et ont bouleversé la campagne pour le scrutin du 5 novembre.
Ce fiasco sécuritaire avait conduit à la démission de la patronne du Secret Service et au placement en congé d'office d'au moins cinq agents de cette unité.
Une semaine plus tard, le 21 juillet, sous la pression de son propre camp démocrate après un débat calamiteux contre Donald Trump, le président Biden, 81 ans, avait renoncé à se représenter et laissé la place à sa vice-présidente Harris.
Depuis, la campagne a pris un tour très acrimonieux entre le tempétueux homme d'affaires new-yorkais et sa rivale de 59 ans, ancienne procureure et sénatrice de Californie qui a bénéficié d'un véritable élan depuis son entrée en lice fin juillet.