Le chef du Conseil souverain du Soudan a déclaré qu’un retour au statut d’avant-guerre avec les Forces de soutien rapide (RSF) rivales n’était pas possible.
Abdel Fattah al-Burhan a fait cette déclaration mardi dans un discours transmis par la télévision d’État soudanaise à l’occasion du 69e anniversaire de l’indépendance du pays de l’occupation britannique.
Il s’est toutefois dit prêt à “s’engager dans toute initiative authentique qui mettrait fin à la guerre et garantirait le retour en toute sécurité” des civils dans leurs foyers.
“La situation ne peut pas revenir à ce qu’elle était avant le 15 avril 2023, et nous ne pouvons pas non plus accepter la présence de ces meurtriers, criminels et de leurs partisans parmi le peuple soudanais “, a déclaré Burhan en référence aux RSF.
Famine et violence
Il a ajouté que le peuple soudanais subit les meurtres, la famine, les déplacements et les violations commises par les milices des RSF.
Le Soudan est ravagé depuis le 15 avril 2023 par une guerre qui oppose l'armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 2021, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo.
Le conflit a déjà fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 11 millions de personnes, dont 3,1 millions à l'extérieur du pays, selon l'ONU.
Le Soudan vit une crise humanitaire sans précédent où famine et choléra décime la population. Plus de 61 000 personnes sont mortes dans l'Etat de Khartoum, où les combats ont commencé l'année dernière, selon un rapport du groupe de recherche sur le Soudan de la London School of Hygiene and Tropical Medicine.
Le rapport des experts de l'IPC (Integrated Food Security Phase Classification) indique que près de 638 000 personnes sont actuellement en situation de famine, avec des camps tels que Zamzam abritant plus de 400 000 personnes affectées par la guerre. L’aide humanitaire est rendue particulièrement difficile par les combats incessants et les restrictions imposées par les parties en guerre, limitant l’accès aux zones les plus vulnérables.
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