Depuis des mois, des vidéos circulent montrant des exactions, des crimes de guerre commis par des soldats israéliens. Depuis des mois, le gouvernement français reste silencieux sur cette question. Pire, le discours était le suivant: “nous n’ouvrirons pas d’enquête”. Une convention signée en 1959 avec Israël permet aux ressortissants franco-israéliens d’effectuer leur service militaire dans le pays de leur choix, 4 000 français opèrent aujourd’hui à Gaza.
Mais volte-face du Quai d’Orsay ce jeudi 21 mars. Lors du point presse quotidien, le porte-parole déclare: “La justice française est compétente pour connaître des crimes commis par des ressortissants français, y compris dans le conflit en cours”. Et d’ajouter que la justice est libre de se saisir de ce sujet.
Qu’est-ce qui a changé ? Une vidéo a tout changé. On y voit des soldats parlant français se moquer d’un prisonnier entravé et les yeux bandés qui a été torturé. Les insultes fusent, dégradantes et humiliantes. Tout cela en français.
Cette vidéo a tourné sur les réseaux sociaux et a provoqué de vives réactions.
À la suite de cette vidéo, sûr de son fait, Younis Tirawi, un journaliste palestinien d’investigation, a partagé mercredi des extraits de sa conversation téléphonique avec un Franco-israélien. Ce dernier déclare qu'il est "très heureux que la vidéo a été publiée, comme ça vous savez dans le monde entier que lorsqu'on attrape des terroristes, on les torture". "Il a admis qu'il est un soldat et qu'il torture les [personnes] kidnappées", précise Younis Tirawi qui appartient à un groupe de militants qui tentent d’identifier les soldats qui apparaissent sur ces mini vidéos brandies comme des trophées de guerre. Pour espérer un jour poursuivre une personne pour crime de guerre, l'identification est essentielle.
Le journaliste a diffusé le nom du soldat. Mais, un jeune homme de Villeurbanne (région de Lyon) qui porte le même nom que le soldat figurant sur la vidéo dit subir un cyber-harcèlement depuis cette publication et a porté plainte contre le député LFI, Thomas Portes pour avoir partagé le post du journaliste palestinien. Il assure qu’il y a erreur sur la personne et qu’il n’est pas allé en Israël depuis août 2023. Il.
Pour la première fois depuis sa création en 1948, Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations unies, à cause de ses opérations militaires à Gaza.