Trois personnes ont trouvé la mort vendredi lors d’échauffourées survenues en marge des manifestations de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi (Yaw – libérer le peuple) à Dakar et en Casamance dans le sud du pays.
La principale coalition de l'opposition conteste le rejet de sa liste nationale menée par Ousmane Sonko pour les législatives prévues le 31 juillet.
La Croix-Rouge a annoncé la découverte du corps sans vie d’un adolescent carbonisé dans un habitat de fortune à Colobane (Dakar) et le président du conseil départemental de Bignona, au sud du pays, Yankhoba Diémé a annoncé la mort d’un jeune touché par balle.
Une 3ème personne a succombé à ses blessures à Ziguinchor après avoir reçu une balle à la gorge, selon les médias.
L'incendie qui a causé la mort de la victime, enregistré à Dakar, a été causé par une grenade lacrymogène lancée par les éléments de la police, a indiqué un témoin cité par le site Dakaractu.com.
Onze blessés par balle ont également été enregistrés à Ziguinchor, selon des informations relayées par la coalition Yaw.
Malgré l’interdiction de manifester décidée par les préfets de Dakar et de Ziguinchor, la coalition de l’opposition avait maintenu son mot d’ordre, faisant ainsi craindre le pire en cette journée de vendredi.
Pour tuer la manifestation dans l’œuf, les forces de défense et de sécurité (FDS) avaient déployé d'importants dispositifs sécuritaires autour des résidences des principaux leaders de Yaw, le député et tête de file de la coalition Ousmane Sonko et le maire de Dakar Barthélémy Dias principalement, les contraignant à rester chez eux.
D’autres qui ont tenté d’investir la rue ont purement et simplement été arrêtés. Parmi ceux-ci, le mandataire de Yaw Déthié Fall, la députée Mame Diarra Fam et le maire de Guédiawaye (banlieue dakaroise) Ameth Aidara. Des acteurs de la société civile avaient tenté de désamorcer la tension un peu plus tôt dans la journée en appelant à l’esprit de dépassement.
Des heurts ont éclaté à plusieurs endroits de la capitale et à Ziguinchor entre FDS et manifestants qui ont réussi à déjouer le dispositif sécuritaire.
« Le nombre tristement élevé de victimes des actions de mars 2021 doit servir de leçon à la jeunesse sénégalaise à freiner les ardeurs débordantes aussi bien de l’opposition que des autorités étatiques », avait insisté l’organisation nationale des droits humains (Ondh), assurant que l’intérêt national devrait nécessairement primer sur les intérêts politiques individuels.
La coalition des centrales syndicales avait, pour sa part, plaidé pour un esprit de dépassement de ces contingences électorales pour s’inscrire dans une démarche de justice sociale et de performance démocratique.
Le pays traverse une crise préélectorale à l’approche des législatives du 31 juillet depuis le rejet partiel de la liste de la coalition Yaw qui devra faire sans ses titulaires à cause d’une liste jugée incomplète par la direction générale des élections qui a été confirmée par le conseil constitutionnel statuant après le recours introduit par la coalition de l’opposition.