Au Sénégal, le secteur des médias est confronté depuis longtemps à des difficultés économiques, les acteurs dénonçant des conditions de travail précaires. Photo : AFP (Others)

Le gouvernement sénégalais a publié un communiqué dans lequel le Président propose des mesures de redressement “appropriées” de la presse de son pays.

Le communiqué insiste sur un point, le gouvernement assure être attaché à l’existence d'”une presse professionnelle, responsable et respectueuse de l’État de droit” (...) “un pilier majeur de la démocratie".

Le communiqué ne mentionne pas le mouvement de grève des médias qui a été très suivi par les journaux, les radios et les télévisions. Ainsi la quasi-totalité des journaux n'est pas parue mardi. Les radios privées RFM et iradio, deux des principales radios du pays, ont diffusé de la musique à l'heure du journal de la matinée.

Certains médias proches du gouvernement n’ont pas suivi cet appel comme le quotidien Le Soleil et les journaux Walf Quotidien et Yoor Yoor.

Tensions entre les autorités et le monde de la presse

Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse au Sénégal (Cdeps, patronat), qui regroupe des éditeurs privés et publics, avait signé la veille un éditorial commun appelant à une journée sans presse. Ils jugent que la liberté de la presse "est menacée".

Les professionnels des médias mettent en cause les nouvelles mesures fiscales prises par le nouveau gouvernement qui a parfois bloqué des comptes bancaires pour non paiement de l’impôt, ou saisi du matériel de production. Les patrons de médias estiment que cela met en danger la survie de leur publication et que cela n’a pour but que de mettre au pas les médias.

Des médias dans le rouge

Les médias sénégalais connaissent des difficultés économiques chroniques, les salaires des journalistes y sont souvent très bas. Ainsi, l’éditeur de deux quotidiens sportifs très lus “stades” et “Sunu Lamb” a suspendu la parution des deux journaux en juillet dernier, à cause de problèmes d’argent.

Reporters sans frontières (RSF) a appelé les différents partis à reprendre le dialogue, pour sauver l’un des piliers de la démocratie sénégalaise. Selon l'organisation, sept entreprises médiatiques seraient proches du dépôt de bilan. Au Sénégal, 26% des reporters sont dépourvus de contrats de travail et des entreprises de presse traînent de lourdes dettes fiscales, a souligné l'ONG Reporters sans frontières (RSF) dans un communiqué.

TRT Français et agences