Le Président Macron avec Ursula von der Leyen, présidente de la commission européenne Antonio Costa, le président du Conseil européen Photo: AFP (AFP)

À l’heure où Marco Rubio, le secrétaire d'État américain et Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe sont en discussion à Riyadh en Arabie Saoudite, le président français essaie de se rappeler à leur bon souvenir.

Il a écrit ce matin sur son compte X : une "paix solide et durable" en Ukraine doit s'accompagner de "garanties de sécurité fortes et crédibles". Pour rappel, Emmanuel Macron s’est entretenu avec Donald Trump, le président américain et avec le président ukrainien hier lundi après le mini-sommet européen.

L’Europe essaie de gagner une place à la table des négociations sur l’Ukraine, elle essaie, également, de s’organiser après le discours du vice-président américain J.D. Vance délivré vendredi à Munich, lors de la Conférence européenne sur la sécurité.

Washington a clairement indiqué que l’Europe allait devoir se charger elle-même de sa sécurité, les Etats-Unis souhaitant se concentrer sur d’autres régions.

Réunis à Munich pour la Conférence sur la sécurité, les Européens découvrent la nouvelle stratégie américaine pour l’Europe comme pour l’Ukraine

Posted by TRT Français on Friday, February 14, 2025

Et une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, Washington a rejeté la demande européenne de se trouver à la table des négociations sur l’Ukraine avec la Russie. Le discours a été un coup de tonnerre dans le ciel européen, habitué à l’engagement américain dans l’OTAN.

Vexés, choqués, bousculés, et surtout mis devant le fait que l’Atlantisme mis en place après la seconde guerre mondiale était en train de s’étioler, les Européens se sont réunis dans l’urgence à Paris.

Une réunion qui marque une prise de conscience

La réunion confirme une prise de conscience mais montre aussi les divisions sur la marche à suivre.

Les déclarations vont toutes dans le même sens, l’Europe va devoir s’organiser pour assurer sa défense. “Si l’Union européenne est incapable de se défendre elle-même, pourquoi et comment pourrait-elle garantir la sécurité d’autres pays”, a résumé le Premier ministre polonais, Donald Tusk.

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, y voit un moment historique pour l’Europe. La “question est existentielle pour l’Europe”, c’est un moment historique pour la sécurité collective, selon lui.

Ils ont donc discuté l’augmentation des budgets de la défense et la production d’armement. Certains pays ne versent toujours pas 2% de leur PIB pour l’Alliance atlantique comme cela est inscrit dans le traité de l’Otan, ce qui avait déjà causé l’ire de Donald Trump lors de son premier mandat. Il semble que les pays présents sont d’accord qu’il va falloir changer ce point.

Une Europe exclue des négociations sur la guerre en Ukraine

Le mini-sommet de Paris, c’est aussi une réponse de l’ego meurtri des Européens qui ne sont pas associés aux démarches américaines pour une solution dans le conflit russo-ukrainien.

Pire, Washington leur a envoyé un questionnaire ce week-end leur demandant qui pourrait envoyer des troupes pour une mission de paix en Ukraine.

La réunion à l'Elysée de plusieurs dirigeants européens ainsi que les représentants de l'Otan

Paris, qui depuis des mois appelle de ses vœux une Europe de la défense, s’est dite prête à le faire, comme la Suède et la Grande-Bretagne. Mais l’Allemagne est toujours aussi réticente et son chancelier Olaf Scholz a déclaré qu’évoquer cette question était prématuré puisque la guerre fait encore rage. Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, est sur la même longueur d’onde.

Ce mini-sommet n’est qu’un premier pas, insiste l’Elysée. En effet, plusieurs pays européens se sont offusqués de n’avoir pas été conviés.

TRT Français et agences