L’occupation de l’école parisienne est terminée. La direction a trouvé un accord avec les étudiants qui manifestaient pour la Palestine et pour dénoncer le génocide en cours. Malgré ce retour au calme, la présidente de la région Ile-de-France joue ce qu’elle appelle “un sursaut d’autorité”.
Elle a annoncé sa décision lundi 29 avril, sur son compte X de “suspendre tous les financements de la région destinés à Sciences Po tant que la sérénité et la sécurité ne seront pas rétablies dans l’école”. Suivent les accusations habituelles d’islamo-gauchistes et de radicalisés anti-sémites”. Des accusations contestées par les étudiants eux-mêmes qui plaident un engagement humaniste.
Le soutien à l’école de sciences politiques est de 1 million d’euros dans le cadre du plan État-région. D’autres crédits sont également suspendus comme le financement de la mobilité internationale.
Cette décision n’a pas été débattue en séance du Conseil régional semble t-il, puisque plusieurs élus ont dénoncé cette prise de position. Le groupe socialiste pointe le “deux poids deux mesures” ; une référence au lycée privé catholique Stanislas dont les dérives n’ont pas donné lieu à des remarques de la présidente du parti Les Républicains. Le lycée contourne les règles de Parcoursup, la plateforme sur laquelle les lycéens inscrivent leurs vœux dans le supérieur, il oblige les élèves à suivre l’instruction religieuse, des anciens élèves parlent d’insultes homophobes, sexistes. Un rapport a été remis au premier ministre Gabriel Attal mais il n’a pas été rendu public.
Du côté de La France Insoumise, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’assemblée nationale, soutient les étudiants qui luttent “pour refuser qu’on tue en silence des Palestiniens, (ils sont) l’honneur du monde et l’honneur de notre pays”.
Le calme est revenu à Sciences Po, après un accord avec la direction qui a suspendu les procédures disciplinaires contre les étudiants mobilisés et a promis un débat sur la question palestinienne.