Le scandale de la fraude aux eaux minérales en France, révélé il y a un an, rebondit en France à la faveur des nouvelles révélations d’une enquête conjointe du Journal Le Monde et de Radio France.
Nestlé a en effet reconnu avoir eu recours à des traitements interdits pour décontaminer ses eaux en bouteille comme les marques Perrier, Vittel, Contrex, etc. L’objectif de tels aveux est, d'après l'enquête journalistique, d'échapper à un procès.
Le silence de l'Elysée
Les documents collectés par les journalistes établissent que l'Elysée, informé par les administrations compétentes, était au courant des risques sanitaires, mais a laissé le groupe suisse continuer la commercialisation de ses produits, au détriment de la santé des consommateurs.
Nestlé, d'après l'enquête, a eu recours à des lobbyistes qui ont réussi à convaincre le cabinet d'Elisabeth Borne, Première ministre d’alors, que l’utilisation des microfiltres de 0,8 centimètres était convenable. L'Elysée informé de l’affaire s’est aligné sur les positions de Nestlé.
Pourtant, la Direction générale de la Santé (DGS) avait averti Matignon que les eaux minérales de Nestlé étaient impropres à la consommation, eu égard aux nombreux vices des traitements.
Une Commission d'enquête parlementaire du Sénat s’est saisie du dossier. Son rapporteur Alexandre Ouizille a promis d'élargir les auditions à Matignon et à l'Elysée.