Les élections présidentielles et législatives de 2023 en Turquie marqueront l’histoire comme un jalon important dans la participation politique des femmes au processus démocratique, avec en point d’orgue la plus jeune candidate députée, jamais présentée dans le pays.
Melle Nisa Alptekin, 18 ans, candidate aux élections législatives d’Izmir représentant le parti AK au pouvoir, est le symbole d’une augmentation significative de la participation politique des femmes et des jeunes au processus électoral.
Si d’autres candidats comme Melle Alptekin se présentent aux élections, le paysage politique de la Turquie est sur le point de se transformer grâce à une meilleure représentation.
Voici un aperçu de la participation des femmes à la vie politique turque.
Les femmes au parlement
Les femmes ont toujours joué un rôle essentiel dans la politique turque.
Lors des dernières élections, les parlementaires femmes représentaient 18 % des 600 sièges du parlement turc. Ce chiffre est susceptible d’augmenter avec l’entrée en lice d’un plus grand nombre de candidates.
La liste des candidats du parti AK compte 113 femmes parmi les 600 candidats, et les candidates arrivent en tête dans les circonscriptions d’Agri, de Düzce, d’Edirne et d’Osmaniye.
Depuis son arrivée sur la scène politique, le parti AK, sous la direction du président Recep Tayyip Erdogan, a également nommé plusieurs femmes à des postes gouvernementaux, dont la ministre la plus ancienne, Mme Nimet Bas, qui a occupé son poste pendant plus de six ans.
Le parti AK au pouvoir, après une législation en 2013, a également autorisé les femmes portant le foulard à devenir membres du parlement et à travailler dans les institutions gouvernementales.
Le Parti du mouvement nationaliste (MHP) compte 90 femmes parmi ses 600 candidats aux élections législatives du 14 mai en Turquie, et des femmes figurent sur les trois premières listes de 18 provinces.
Le Parti républicain du peuple (CHP) compte 147 femmes parmi ses 600 candidats, et sept femmes se sont classées premières sur la liste du CHP. Par ailleurs, les candidats des partis Saadet, démocrate, parti de la démocratie et du progrès et le parti de l’avenir se présentent sur la liste du CHP, principal parti d’opposition, dans toutes les provinces, en tant que membres de l’Alliance de la nation.
Le parti IYI compte 152 femmes parmi les 600 candidats, et le parti démocratique des peuples (HDP), partisan du groupe terroriste PKK, compte 193 femmes parmi les 490 candidats nommés par le parti qui s’est présenté aux élections sous l’égide du parti Yesil Sol.
Jeunes participants se présentant aux élections
Selon l’Institut statistique turc, en 2021, les jeunes âgés de 15 à 24 ans représenteront environ 16 % de la population totale de la Turquie.
Les jeunes participent aussi activement à la vie politique, avec de nombreux candidats désignés par différents partis. L’âge moyen des candidats aux prochaines élections est également inférieur à celui des élections précédentes, et de nombreux jeunes candidats se présentent aux élections.
Selon les données du Conseil électoral suprême de Turquie, le nombre de jeunes candidats participant aux élections turques a considérablement augmenté. Par exemple, lors des élections parlementaires de 2018, 24,5 % des candidats avaient moins de 40 ans. En outre, 143 candidats de moins de 30 ans se sont présentés aux mêmes élections.
Pour les élections de 2023, un nombre important de jeunes candidats ont déjà annoncé leur candidature.
Lors des élections locales de 2019, plus de 2 300 jeunes candidats se sont présentés dans tout le pays.
En outre, les partis politiques de Turquie ont également reconnu l’importance de la participation des jeunes et prennent des mesures pour s’engager plus efficacement auprès d’eux. Par exemple, de nombreux partis politiques utilisent désormais les plateformes de médias sociaux pour leur communication politique afin d’ entrer en contact avec les jeunes électeurs.
Histoire de la participation des femmes
La participation politique des femmes en Turquie remonte au début du XXe siècle, lorsque les femmes turques ont participé activement à la lutte pour l’indépendance.
En 1934, les femmes turques ont obtenu le droit de voter et de se présenter aux élections, et 18 femmes ont été élues au parlement l’année suivante.
Toutefois, la participation politique des femmes est restée limitée jusqu’à ces dernières années.
Le président Recep Tayyip Erdogan a pris des mesures pour améliorer la participation politique des femmes. L’une de ses réalisations notables est l’introduction d’une décision en 2013 qui oblige le parti AK à présenter au moins 30 % de candidates aux élections législatives, ce qui a incité tous les autres partis politiques à présenter davantage de candidates.
Cette loi a constitué une avancée significative pour la représentation politique des femmes en Turquie. Il a nommé des femmes à des postes clés du gouvernement, notamment à des postes de ministre, de gouverneur et d’ambassadeur.