La crise entre l’Éthiopie et la Somalie a été un défi majeur pour la stabilité régionale de la Corne de l’Afrique.
Ce mercredi 11 décembre, un tournant diplomatique majeur a eu lieu à Ankara, où la Déclaration d’Ankara a été signée entre les dirigeants des deux pays, marquant ainsi la fin d’un cycle de tensions persistantes.
Cette avancée ne se serait pas concrétisée sans le rôle déterminant de la Turquie en tant que médiatrice impartiale et constructive entre les deux pays.
Contexte historique
Les relations entre la Somalie et l’Éthiopie ont toujours été complexes. Si les deux pays partagent des liens géographiques, ethniques et culturels, leurs relations ont été marquées par des différends frontaliers et des conflits liés aux ambitions géopolitiques et aux organisations terroristes opérant dans la région.
En début de 2024, la signature d’un accord entre le Somaliland, une région sécessionniste somalienne, et l’Éthiopie pour l’exploitation de ports et de bases militaires avait exacerbé les tensions bilatérales.
Cet événement a rendu l’espoir d’une paix durable encore plus lointaine. Mais grâce à l’engagement de la Turquie, un processus de médiation a vu le jour, couronné par la Déclaration d’Ankara, mercredi.
Le Processus d'Ankara
Sous l'égide de la Turquie, un processus de médiation a été mis en place pour résoudre les différends entre les deux pays. Ce processus, connu sous le nom de “Processus d’Ankara”, a commencé en mai 2024 avec une série de réunions à Ankara et à New York.
L’objectif était de rétablir la confiance entre les deux nations, de renforcer la coopération économique et de créer un cadre commun pour la lutte contre le terrorisme.
Grâce à ses investissements dans les secteurs politique, économique et sécuritaire en Somalie, la Turquie est devenue l'un des acteurs extérieurs les plus crédibles de la région, tout en exploitant efficacement ses liens historiques avec l'Éthiopie, ses relations économiques et de sécurité, ainsi que sa puissance diplomatique.
Dans cette dynamique, le Processus d'Ankara s'est révélé être un indicateur majeur de la capacité de la Turquie à mener une diplomatie de paix.
L'approche de la Turquie en matière de médiation repose sur les principes de neutralité, d'inclusivité et de diplomatie multilatérale.
En gagnant la confiance tant de la Somalie que de l'Éthiopie, Ankara a favorisé un dialogue direct entre les parties. Les négociations bilatérales menées à des moments clés du processus et la position de la Turquie en tant qu'acteur fiable ont joué un rôle décisif dans la réussite de l'accord.
Cette médiation a été cruciale, notamment lors des discussions clés où la Turquie a agi en tant que facilitateur pour permettre aux dirigeants somaliens et éthiopiens de se rencontrer et surmonter leurs divergences.
En collaborant étroitement avec des organisations régionales telles que l'Union africaine et l'IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement), la Turquie a également réussi à inscrire le processus dans un cadre international plus large.
L’accord signé à Ankara propose plusieurs éléments importants, notamment le renforcement de la sécurité frontalière entre les deux pays, afin de garantir une stabilité durable, une coopération économique accrue, avec des projets d'infrastructure conjoints, une amélioration des échanges commerciaux et la création d’un cadre commun pour la lutte contre le terrorisme, afin d’assurer une réponse unifiée face aux menaces régionales.
Ces éléments constituent un plan de paix et une feuille de route pour un avenir coopératif entre la Somalie et l’Éthiopie, et la Turquie se positionne comme un acteur central dans cette dynamique.
Diplomatie humanitaire
Depuis que la Turquie a désigné l'année 2005 comme “Année de l'Afrique”, elle a adopté une politique diplomatique et d'aide humanitaire proactive dans la Corne de l'Afrique.
Grâce à ses investissements dans les secteurs politique, économique et sécuritaire en Somalie, la Turquie est devenue l'un des acteurs extérieurs les plus crédibles de la région, tout en exploitant efficacement ses liens historiques avec l'Éthiopie, ses relations économiques et de sécurité, ainsi que sa puissance diplomatique.
Dans cette dynamique, le Processus d'Ankara s'est révélé être un indicateur majeur de la capacité de la Turquie à mener une diplomatie de paix.
Le rôle de la Turquie dans ce processus a renforcé sa position en tant qu’acteur clé de la diplomatie régionale et internationale.
L'accord de paix entre la Somalie et l’Éthiopie ne se contente pas de résoudre un conflit local, il renforce également la place stratégique de la Turquie dans la Corne de l’Afrique.
En consolidant ses relations avec ces deux pays, la Turquie gagne en influence sur le continent africain. Ce succès diplomatique offre un modèle pour d’autres nations africaines cherchant à résoudre leurs propres conflits de manière pacifique et constructive.
De plus, les projets économiques envisagés, notamment dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures et de la logistique, offrent de nouvelles perspectives de coopération à long terme.
Au-delà de la politique, la Turquie a également mis en avant une “diplomatie humanitaire” qu’elle revendique depuis plusieurs années et qui se veut un aspect essentiel de son approche dans la région.
En soutenant les initiatives de développement et en fournissant des aides humanitaires, la Turquie renforce sa position de partenaire fiable pour les pays de la Corne de l’Afrique.
Le Processus d’Ankara a non seulement permis de maintenir un dialogue constant entre les deux pays, mais il a également posé les bases d’une coopération mutuellement bénéfique en matière de sécurité et de développement économique.
L’accord ouvre également la voie à une future collaboration dans les domaines de l’énergie et des infrastructures, créant des liens solides et durables entre les nations de la région.