Une cinquantaine de “détenus administratifs” palestiniens de Cisjordanie ont été libérés contre toute attente jeudi soir de la prison d'Ofer. Tous avaient été arrêtés après le début de la guerre de Gaza le 7 octobre, rapportent des médias israéliens.
Le porte-parole de l’armée et celui des services de renseignement ont indiqué dans un communiqué conjoint que la mesure avait été prise "en accord avec l'évaluation de la situation de tous les organismes de sécurité, en mettant l'accent sur la crise de surpopulation dans les prisons".
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a déclaré dans un communiqué que "les détenus n'ont pas été libérés en raison de la crise de surpopulation dans les prisons, mais en raison d'une directive directe du chef du Shin Bet comme un 'geste' avant le Ramadan."
Selon des médias israéliens, des sources de sécurité ont contredit les déclarations de Ben-Gvir, précisant que "la semaine dernière, Tsahal et le Shin Bet ont été contraints d'annuler des arrestations prévues avant la période du Ramadan en raison de la crise de surpopulation des prisons, causée par la guerre".
Depuis le début de la guerre de Gaza, les arrestations des Palestiniens se sont intensifiées à un rythme de 200 personnes par semaine, selon le club de prisonniers palestiniens.
Avec 19 372 prisonniers pour une capacité de 14 500 en décembre dernier, les prisons israéliennes ont dépassé leur capacité d’accueil, souligne l’administration pénitentiaire.
L’association palestinienne de soutien aux prisonniers et de défense des droits humains Addameer, attribue cette surpopulation carcérale à la pratique systématique de la “détention administrative”
Cette pratique controversée, régulièrement utilisée par le ministre de la Défense contre les individus soupçonnés de “terrorisme”, permet un emprisonnement sans mise en examen de six mois maximum, renouvelable indéfiniment, tout en autorisant les procureurs militaires à interdire aux suspects d’accéder aux éléments de preuve réunis à leur encontre. Femmes, enfants, vieillards : personne n’y échappe.
Aujourd’hui, les prisons israéliennes n’ont plus assez de place pour héberger les détenus palestiniens. Cette situation est potentiellement dangereuse et “ma plus grande crainte est que nous perdions le contrôle des prisonniers dans les prisons“, avait averti en décembre dernier, le président de la commission de la sécurité nationale, le député Zvika Fogel (Otzma Yehudit).