Si son déplacement sur ce territoire revendiqué par la Chine a duré moins de 24 heures, Mme Pelosi a déclenché la fureur de Pékin en étant la plus haute responsable américaine élue à se rendre à Taipei en 25 ans.
En réaction, Pékin a lancé à partir de jeudi midi de vastes manœuvres militaires dans six zones autour de Taïwan, au niveau de routes commerciales très fréquentées.
"Les exercices commencent" et se poursuivront jusqu'à dimanche midi, a indiqué la télévision publique chinoise CCTV dans un message sur les réseaux sociaux.
"Pendant cette période, les navires et aéronefs concernés ne doivent pas pénétrer dans les eaux et les espaces aériens concernés".
A Pingtan, une île chinoise située près d'une des zones où se déroulent les manœuvres, des hélicoptères militaires ont survolé le ciel en direction du détroit de Taïwan, ont constaté des journalistes de l'AFP.
L'armée taïwanaise a indiqué "se préparer à la guerre sans chercher la guerre".
Selon le journal Global Times, qui cite des analystes militaires, les exercices sont d'une ampleur "sans précédent" car des missiles vont survoler Taïwan pour la première fois.
"C'est la première fois que l'armée chinoise va lancer des tirs d'artillerie à munitions réelles et de longue portée au-dessus du détroit de Taïwan", souligne le quotidien, connu pour son ton nationaliste.
"Blocus" de l'île
Ces exercices auront lieu dans toute une série de zones encerclant Taïwan et dureront jusqu'à dimanche midi.
"Si les forces taïwanaises viennent volontairement au contact de (l'armée chinoise) et viennent à tirer accidentellement un coup de feu, (l'armée chinoise) répliquera avec vigueur et ce sera à la partie taïwanaise d'en assumer toutes les conséquences", a indiqué à l'AFP une source militaire anonyme au sein de l'armée chinoise.
Les autorités de l'île ont dénoncé ce programme, soulignant qu'il menace la sécurité de l'Asie de l'Est.
"Certaines des zones des manœuvres de la Chine empiètent sur (...) les eaux territoriales de Taïwan", a déclaré Sun Li-fang, le porte-parole du ministère taïwanais de la Défense, fustigeant "un acte irrationnel visant à défier l'ordre international".
Le ministère a indiqué que l'armée taïwanaise avait tiré une fusée éclairante dans la nuit de mercredi à jeudi pour éloigner un drone qui survolait l'île de Kinmen, qui se trouve à seulement 10 km de la ville de Xiamen, en Chine continentale. Il n'a pas précisé de quel type de drone il s'agissait ni d'où il provenait.
Pour Pékin, ces exercices sont "une mesure nécessaire et légitime" après la visite de Mme Pelosi. "Ce sont les Etats-Unis qui sont les provocateurs, et la Chine qui est la victime. La Chine est en situation de légitime défense", a assuré à la presse Hua Chunying, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Les exercices visent à simuler un "blocus" de l'île et incluent "l'assaut de cibles en mer, la frappe de cibles au sol et le contrôle de l'espace aérien", a indiqué l'agence officielle Chine Nouvelle.