Le procès qui s'ouvre aujourd'hui va durer jusqu'au 20 décembre prochain / Photo: AFP (AFP)

Le procès de huit accusés, impliqués à des degrés divers dans la mort de Samuel Paty et jamais de manière directe, s’ouvre à Paris devant une Cour d’assises exceptionnelle et les débats vont durer jusqu’au 20 décembre prochain. .

La Cour doit démêler les faits pour savoir comment et pourquoi un professeur d’histoire-géographie va être décapité en pleine rue le 16 octobre 2020 à Conflans-sainte-Honorine, à quelques mètres de son collège.

L’auteur des faits, un jeune Tchètchène de dix-huit ans, a été tué lors de son interpellation. Le jeune homme s’était radicalisé au cours de l’année 2020 et aurait cherchait à “punir des infidèles.”

Huit personnes poursuivies, certaines encourent 30 ans de prison

Sur les huit personnes poursuivies, six sont encore en détention et sur les huit accusés, certains sont plus ou moins impliqués.

Il y a d’abord les amis de Abdullah Anzorova qui ont échangé des messages qui laissent penser qu’ils connaissaient le projet. L’un d’eux est allé acheter une arme avec lui et l’autre l’a conduit en voiture sur le lieu de l’attentat.

Quatre autres personnes sont plus des soutiens virtuels du jeune homme. Ils ont salué son projet au nom de l’Islam, le félicitant ou l’incitant à passer à l’acte.

Puis il y a ceux par qui tout a commencé. Il y a le père d’une élève qui s’est dite choquée par le cours dispensé par la victime qui aurait demandé aux élèves musulmans de quitter la salle. L’homme est accompagné d’un ami à l’Islam très strict, ensemble ils vont se répandre sur les réseaux sociaux, donner l’adresse et le nom du professeur, multiplier les vidéos accusatrices et déposer plainte pour diffusion d’images pédopornographiques à des mineurs.

Le père en appelle à sa communauté pour dénoncer un comportement islamophobe. Il affirme que l’enseignant aurait exclu sa fille de l’école parce qu’il est contre l’Islam. C’est ainsi que l’auteur de l’attentat repère Samuel Paty.

L’engrenage est lancé. Le parent de l’élève ne sait pas que sa fille a menti pour expliquer son exclusion du collège pour indiscipline. En fait, elle n’avait pas assisté au cours donné par Samuel Paty mais Abdullah Anzorova avait alors trouvé sa cible.

TRT Français et agences