En réponse à une question posée par Anadolu lors d’un point presse ce vendredi, Christophe Lemoine a rappelé que la France avait “très rapidement réagi” aux propos du président américain, tenus lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.
“Ce sont des déclarations qui constituent non seulement une violation grave du droit international, mais aussi une violation forte aux aspirations légitimes des Palestiniens à rester sur leur terre”, a-t-il affirmé.
Le porte-parole du Quai d’Orsay a souligné que ces propos représentaient une entrave à la solution à deux États, soutenue par la France. “C’est aussi une vraie entrave majeure à la solution à deux États que nous prônons depuis longtemps”, a-t-il ajouté, insistant sur le fait que la position française était “extrêmement claire”.
Il a également mis en garde contre les conséquences régionales de ces annonces. “C'est un facteur de déstabilisation majeure de la région”, a-t-il déclaré, notant que les réactions des pays voisins l’avaient démontré.
Quant à une éventuelle réponse européenne, Christophe Lemoine a laissé entendre que la question pourrait être abordée lors du prochain Conseil des Affaires étrangères de l'Union européenne, prévu le 24 février. “Je n’en ai pas la confirmation, mais j’imagine que c’est un point qui sera discuté”, a-t-il conclu, précisant qu’il était encore trop tôt pour anticiper les conclusions des discussions.
Les propos du président américain, qui a annoncé que les États-Unis allaient “prendre le contrôle de la bande de Gaza” et transformer le territoire en une “Riviera du Moyen-Orient”, ont suscité une vague de réactions internationales, dénonçant une remise en cause des droits des Palestiniens et une violation des principes du droit international.
Immunité de Netanyahu
Christophe Lemoine a ensuite été interrogé sur l'obligation de coopération avec la Cour pénale internationale (CPI) concernant le mandat d'arrêt émis contre le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu.
Le porte-parole de la diplomatie française a précisé que “le Statut de Rome prévoit une obligation de coopération avec la CPI”, mais qu’il reconnaît également “des immunités pour les États qui ne sont pas parties à ce traité, comme Israël”.
Il a ajouté que si Netanyahu venait à se rendre sur le territoire français, la décision de son arrestation relèverait du pouvoir judiciaire : “In fine, si d’aventure la question devait se poser, il reviendrait à un juge de trancher entre l’obligation de coopération avec la CPI et la question de l’immunité.”
“Ce n’est pas à nous de dire si une arrestation doit avoir lieu ou non. Ce cadre relève des décisions judiciaires, et nous respectons pleinement l’indépendance de la justice.”
La question de la coopération des États avec la CPI est au cœur des débats internationaux, notamment après la décision de la juridiction de poursuivre Netanyahu pour “crimes contre l’humanité”.
Pour rappel, l'avion du Premier ministre israélien a récemment traversé l’espace aérien français pour se rendre aux États-Unis sans encombre, ravivant les interrogations sur l’application des mandats de la CPI et l’engagement des États dans la lutte contre l’impunité.