La cérémonie de clôture des Jeux olympiques a eu lieu dimanche soir au Stade de France à Paris / Photo: Reuters (Reuters)

Un total de 850 médailles gagnées dont 64 médailles pour la France, 10 records du monde battus, 9,5 millions de billets vendus, ce qui est aussi un record, six millions de visiteurs sur les sites de célébration (parc des champions, vasque des Tuileries), 16 millions de visiteurs et des images plein des yeux, comme les épreuves d’équitation au Château de Versailles, ou la compétition de beach volley au pied de la tour Eiffel, les quatres médailles d’or de Léon Marchand, les matchs haletants des finales de basket…

Les JO, côté face, tout va bien.

Les chiffres marquent le succès de ces jeux, l’organisation a été à la hauteur des besoins, les transports ont fonctionné, la sécurité a été assurée et aucun incident n’est à déplorer. Les 45 000 volontaires ont été, selon les retours du public, capables d’orienter et aider les spectateurs.

#DVX47 : Olympics: 2024 Paris Olympic Games

N’oublions pas cette image de Léon Marchand, le clap de fin avec le nageur aux quatre médailles olympiques qui éteint la vasque dans le jardin des Tuileries pour un passage de témoins avec la délégation américaine. Los Angeles organisera en effet les prochains jeux olympiques d’été.

Un peu plus trouble fut l’eau de la Seine, mais au final les épreuves ont bel et bien eu lieu. La qualité de l’eau du fleuve a été un véritable feuilleton pendant les deux semaines des Jeux olympiques avec des entraînements annulés, des compétitions qui se tiennent in extremis. La pression était telle que, dans une enquête, le journal Médiapart révèle que les résultats des analyses d’eau ont été parfois tus pour ne pas alarmer, voire maquillés, d’autres fois, pour rendre la compétition possible.

Le côté pile des JO est moins glorieux

Israël a bel et bien participé aux jeux comme si de rien n’était. Les appels au boycott n’ont pas été entendus, le Comité international olympique a refusé d’aller dans le sens des demandes répétées du Comité olympique palestinien qui a rappelé la mort de nombreux athlètes dans les bombardements à Gaza et un bilan humain qui ne cesse d’augmenter avec 40 000 morts en 10 mois.

Pourtant, ce même CIO a interdit à la Russie et la Biélorussie de participer aux Jeux olympiques, en invoquant la guerre entre la Russie et l'Ukraine.

Le sentiment qui domine est un "deux poids, deux mesures". La visite du président israélien Isaac Herzog à Paris n’a fait que renforcer cette impression. Emmanuel Macron a même assuré que Benjamin Netanyahou serait le bienvenu à Paris s’il le souhaitait, ignorant sciemment les accusations de génocide et de crimes de guerre.

L’interdiction du port du hijab aux athlètes françaises

Le Comité international olympique (CIO), l'organisation responsable de l'organisation des Jeux olympiques, n'impose certes pas de telles mesures aux athlètes, mais la France dans sa lecture ultra de la laïcité a décidé de l’interdire à ses sportives. Certaines n’ont pas pu concourir, d’autres ont dû trouver des parades pour essayer de concilier leur religion aux diktats de leur fédération, comme le port d’une casquette. C’est surtout une règle qui a surpris des athlètes étrangères qui, elles, ont pu porter leur voile sans aucun souci.

Ainsi la coureuse française Sounkamba Sylla, qui représentait son pays dans le relais 4x400 mètres aux Jeux olympiques, a porté un chapeau lors de la cérémonie d'ouverture en raison de l'interdiction du port du voile pendant que l'athlète australienne Tina Rahimi, elle, portait le voile lors de cette même cérémonie.

Les sans-abris ont été évacués de Paris avant les JO

Paris n’est pas la première ville olympique à le faire, Londres et Los Angeles l’ont fait en leur temps. Toutefois, selon les organisations des droits de l’homme, 12 545 personnes ont été expulsées de leur squat ou de leurs abris de fortune entre avril 2023 et mai 2024 dans les zones où les manifestations olympiques devaient avoir lieu.

Très peu de solutions de relogement étaient proposées, une grande partie de ces personnes a été emmenée en bus en province, ce qui a provoqué la grogne de plusieurs maires de France.

Autre ombre au tableau, si le public était au rendez-vous, le prix des billets n’a pas permis aux moins argentés de vivre la fête autrement qu’à la télévision ou au parc des Champions (zone d’accès au public). Et si le département de la Seine-Saint-Denis comptait plusieurs sites olympiques (village des athlètes, centre aquatique, village des médias) et devait changer de visage grâce aux Jeux, la déception est réelle. Quelque 2000 emplois d’insertion ont été actés, et 150 000 billets achetés par les collectivités pour assister au JO, pas de quoi émouvoir les 1,6 millions d’habitants du territoire.

Aya Nakamura a offert une prestation remarquable à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, faisant un pied de nez à tous ses détracteurs.

Posted by TRT Français on Saturday, July 27, 2024

Polémique sur la cérémonie d’ouverture

Fantastique, insultant, tous les adjectifs ont été utilisés au sujet de la cérémonie d’ouverture qui se déroulait le long du fleuve qui traverse Paris, la Seine. Une idée qui rompait avec la tradition d’une cérémonie qui se déroule dans un stade mais qui en a dérouté certains. Le lien entre les scènes présentées n’était pas évident, et il était souvent difficile de voir le lien avec l’olympisme ou la culture française.

Beaucoup garderont en tête le pastiche du dernier repas du Christ composé avec des drag queens et un homme nu peint en bleu qui a sidéré nombre de chrétiens à travers le monde.

Qu’importe, Emmanuel Macron, le président de la République déclarait, péremptoire, à l’issue de ces Jeux que Paris avait “réinventé les jeux d’été.”

À charge pour Los Angeles de prouver qu’elle peut relever le défi. La presse américaine en doute déjà. “Aucune autre ville au monde ne peut faire ce que Paris a fait au cours des trois dernières semaines, mettant en scène le drame d’une compétition olympique dans le décor d’une tour Eiffel scintillante et des jardins luxuriants de Versailles”, juge le journaliste américain, David Wharton. Réponse en 2028 à Los Angeles.

TRT Français et agences