Une nouvelle année qui commence mal au Mexique alors que la ville de Juarez est endeuillée après une véritable opération commando dans une prison. Plusieurs hommes armés ont attaqué dimanche matin le centre de détention situé à la frontière avec les Etats-Unis, faisant au moins 19 morts, (dont 10 gardiens, sept prisonniers et deux assaillants) et permettant à 25 prisonniers de s'évader, parmi lesquels un dangereux chef de gang.
Selon les autorités il s'agit d’Ernesto Alfredo Pinon de la Cruz, alias “El Neto”, allié au cartel de Juarez dans sa guerre contre celui de Sinaloa, autrefois dirigé par Joaquin "El Chapo" Guzman, condamné à la prison à vie aux Etats-Unis.
Dans sa conférence de presse, le ministère de la Défense a expliqué le mode opératoire du groupe armé. Ils auraient voyagé dans des véhicules blindés, et lancé des attaques quasi simultanées contre la prison et le poste de police municipale, faisant coïncider cette opération avec les festivités du Nouvel An.
Lorsque les autorités fédérales sont arrivées, alors qu’elles avaient été appelées en renfort, elles ont trouvé dans la prison une “zone VIP” avec de la drogue et de l’argent selon la ministre de la Sécurité Rosa Icela Rodriguez, qui a vivement critiqué la corruption et l’administration de l’Etat du Chihuahua. Elle estime que ce drame repose sur “la responsabilité de l’Etat, car les autorités fédérales ne peuvent pas intervenir dans ces endroits”. S’étonnant par ailleurs que l’État du Chihuahua n’ai jamais demandé à transférer un prisonnier aussi dangereux qu’”El Neto” dans une prison plus sécurisée.
De son côté, le procureur de la République, Roberto Javier Duarte, a déclaré lundi lors d’une conférence de presse que les autorités de l’État allaient “nettoyer complètement le système pénitentiaire” et que les coupables de corruption seraient poursuivis.
Sept personnes ont été tuées lundi dans une opération de police destinée à retrouver les détenus échappés la veille. Il s’agit de l’une des attaques les plus meurtrière que le pays ait connu.