De la fumée s'élève au-dessus des banlieues sud de Beyrouth après une frappe israélienne, Liban, le 22 novembre 2024. (REUTERS/Thaier Al-Sudani) / Photo: Reuters (Reuters)

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 Palestiniens tués dans la nuit par une frappe israélienne à Gaza-ville (nord).

Un autre raid nocturne dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts et de disparus, selon des sources médicales.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a déclaré aux journalistes Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'établissement Kamal Adwan, proche des lieux pilonnés.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, avaient bloqué mercredi un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit dans le territoire assiégé et dévasté, en proie à un désastre humanitaire.

Liban

Des raids israéliens sur la vallée de la Békaa, dans l'est du pays, ont tué 40 personnes, a annoncé jeudi le ministère libanais de la Santé, au moment où l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, est en Israël, après une escale à Beyrouth, pour tenter d'obtenir une trêve entre les belligérants.

Outre la vallée de la Békaa, l'armée israélienne a aussi frappé jeudi à nouveau la banlieue sud de Beyrouth, après des appels à évacuer.

Dans la soirée, le ministère annonçait que douze personnes avaient été tuées et 50 autres blessées dans des frappes sur le sud du pays.

Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

Le Hezbollah a revendiqué des tirs de missiles sur une base aérienne près d'Ashdod, sa première attaque dans le sud d'Israël, et sept attaques contre des soldats israéliens dans le secteur de Khiam, une localité libanaise méridionale, proche de la frontière israélienne.

Sur un autre front, l'armée israélienne mène aussi des frappes régulières en Syrie, dont les dernières en date, mercredi, sur Palmyre, ont fait 79 morts. Elles sont "probablement les plus meurtrières" contre la Syrie à ce jour, s'est inquiété l'ONU.

Mandats d’arrêts

Jeudi, la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant. Ils sont accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans la guerre qu’ils mènent contre Gaza depuis le 7 octobre 2023.

Netanyahu a dénoncé une décision "antisémite" de la CPI, s'estimant victime d'un nouveau "procès Dreyfus" du nom du capitaine français de confession juive condamné pour espionnage à la fin du XIXe siècle avant d'être innocenté et réhabilité.

Pour Yoav Gallant, il s’agit là d’un “dangereux précédent" qui "encourage le terrorisme", tandis que le président israélien, Isaac Herzog, a fustigé un "jour noir pour la justice" et "l'humanité".

Washington a de son côté "rejeté catégoriquement" la décision de la CPI.

Le Hamas a lui salué la mise en cause des dirigeants israéliens comme une "étape importante vers la justice", sans mentionner le mandat d'arrêt annoncé simultanément par la CPI contre son dirigeant militaire.

L'Autorité palestinienne a pour sa part salué un "signe d'espoir".

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a quant à lui appelé à ce que les mandats de la CPI - qui imposent théoriquement aux 124 Etats membres de la cour d'arrêter ceux qu'ils visent - soient "respectés et appliqués".

La guerre lancée par Israël à Gaza a tué au moins 44.056 personnes, en majorité des femmes et des enfants depuis son déclenchement en octobre 2023, selon des données du ministère de la Santé de Gaza.

Au Liban, l'offensive israélienne a tué au moins 3.558 personnes depuis octobre 2023, la plupart depuis le lancement de la campagne israélienne de bombardements, suivie le 30 septembre d'incursions au sol dans le sud du pays. Côté israélien, 82 militaires et 47 civils ont été tués en 13 mois.

TRT Français et agences