La détention de Georges Abdallah a souvent été attribué à des pressions diplomatiques américaines et israéliennes (Others)

L'audience s'est tenue lundi 7 octobre, en comité restreint au centre pénitentiaire de Lannemezan, près de Tarbes, dans le sud-ouest de la France, en la présence de Georges Abdallah, de son avocat Me Jean-Louis Chalanset, du conseil des Etats-Unis, partie civile, et de deux représentantes du Parquet national antiterroriste (Pnat).

Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1986 pour complicité de l'assassinat de deux diplomates, un américain et un israélien, "Georges Ibrahim Abdallah est le plus vieux prisonnier au monde lié au conflit du Moyen-Orient", selon son avocat.

Après cinq heures de débats intenses, l’avocat a dénoncé ce qu’il appelle “un acharnement du parquet”, accusant les autorités judiciaires françaises de vouloir que son client “meure en prison”.

Pressions diplomatiques

Emprisonné depuis son arrestation en octobre 1984, il est normalement libérable depuis 1999 mais toutes ses demandes de libération conditionnelle ont été retoquées. Il a vu sa libération validée par la justice depuis 2013, mais systématiquement bloquée par l'absence d'un arrêté d'expulsion, refusé d'abord par Manuel Valls en 2013, puis par Gérald Darmanin en 2022.

Les deux procureures du Pnat "se sont opposées très vivement à la libération" de Georges Abdallah "qu'elles ont essayé de lier au Hamas et au Hezbollah (...) pour dire qu'il représenterait un danger s'il était libéré", a confié Me Chalanset après l'audience.

La requête de remise en liberté conditionnelle est accompagnée d'une demande d'expulsion vers le Liban présentée par son avocate qui craint pour sa sécurité s'il devait rester en France. En cas de refus, Me Chalanset a prévenu qu'il ferait appel.

La détention de Georges Abdallah symbolise un acharnement judiciaire qui dépasse le simple cadre légal pour s'inscrire dans une lutte politique et idéologique.

Son maintien en détention a souvent été attribué à des pressions diplomatiques américaines et israéliennes.

“C'est le gouvernement des États-Unis qui oppose un veto intolérable à sa libération” dénonçait son ancien avocat, Jacques Vergès, qui a produit des documents du département d'État.

Au début des années 80 et alors que le Liban était en pleine guerre civile, Georges Abdallah avait cofondé les Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), organisation marxiste pro-palestinienne qui a revendiqué cinq attentats, en 1981-1982 en France.

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TRT Français et agences