Nouméa est une ville fermée, ce mardi matin. Des émeutes ont eu lieu toute la nuit et se poursuivent encore. Des magasins sont en flammes, des échoppes sont endommagées. Les écoles sont closes, les transports en commun ne fonctionnent pas. L’aéroport de Tontouta est fermé jusqu’à 17h00 et un couvre-feu vient d’être annoncé. Il débutera ce mardi soir à 18h jusqu’à demain mercredi 6h00. Des barrages sont encore présents dans la ville et rendent la circulation difficile.
Pour essayer de mettre un terme aux émeutes, les autorités ont annoncé l’interdiction de tout rassemblement, l’interdiction de transporter des armes et de vendre de l’alcool sur tout le territoire calédonien. Les 270 000 habitants de l’île du Pacifique sont appelés à rester chez eux.
Le Haut-Commissaire du gouvernement a annoncé, lors d’une conférence, de presse l’arrivée de renforts de police, dont le RAID, et des CRS.
Une réforme constitutionnelle à l'origine des émeutes
Tout a commencé par une manifestation indépendantiste contre la révision constitutionnelle qui a lieu, ce mardi, à l’Assemblée nationale française. Cette révision prévoit notamment un changement du mode de scrutin pour les élections. L’idée est d’élargir le corps électoral en Nouvelle-Calédonie. Les indépendantistes sont contre, ils craignent que cela ne réduise le poids du peuple kanak.
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Le corps électoral n’a pas été révisé ou réactualisé depuis 1998, c'est-à -dire depuis les accords de Nouméa qui ont mis un terme aux émeutes indépendantistes. Ce gel empêche un électeur sur 5 de pouvoir voter puisque 25 ans se sont écoulés. Le gouvernement français estime qu’une révision est nécessaire. Le vote de cette réforme devait avoir lieu ce mardi après-midi. Il a été reporté à cause du nombre d’amendements déposés par La France insoumise.