Emmanuel Tjibaou a amélioré son score entre les deux tours. Pour cette cette victoire - tour de force, il a dû séduire les électeurs dans une circonscription à majorité kanak, mais où la population est très divisée depuis les émeutes de mai dernier. C’est également une circonscription difficile à gagner pour un indépendantiste après le redécoupage électoral opéré sous la houlette de Charles Pasqua en 1986.
Emmanuel Tjibaou s’est dit “impressionné par la mobilisation et par la situation dans laquelle notre pays est plongé aujourd’hui.” D'après les résultats provisoires, la mobilisation des électeurs a été massive, et a atteint un taux de 71 % des inscrits. Presque onze points de mieux que pour le premier tour.
Emmanuel Tjibaou avait toujours dit qu’il ne ferait pas de politique, son père Jean-Marie Tjibaou a été l’un des négociateurs des accords de Matignon signés en 1988 et il a été assassiné peu après par un indépendantiste. La dissolution de l’Assemblée nationale, la situation tendue sur l’île et les arrestations dans le camp indépendantiste l’ont finalement fait changer d’avis. L’un de ses frères est l’une des huit personnes placées en détention provisoire en métropole.
Le novice en politique ira à Paris avec Nicolas Metzdorf, un loyaliste et fervent défenseur d’une Nouvelle-Calédonie française élu dans la première circonscription. Les deux hommes ne siègeront donc pas dans le même groupe parlementaire. Nicolas Metzdorf était dans la précédente législature dans le groupe Renaissance, Emmanuel Tjibaou devrait rejoindre le Nouveau Front populaire.
