La crise n’en finit pas. Depuis le début des émeutes, 13 personnes sont mortes dont deux gendarmes. La mort, cette semaine, de deux jeunes hommes de la tribu Saint-Louis tués par les forces de sécurité alors qu’ils résistaient à leur arrestation a relancé les tensions. La nuit a été agitée : départs de feu et émeutes ont été enregistrés. .
Certes, l’ampleur n’est pas comparable à la flambée de violence qui a secoué l’île à partir du 13 mai dernier, mais l’inquiétude est là alors que la date anniversaire de la prise de possession de l'archipel par la France approche.
Le Haut-commissariat de la République a appelé des renforts de police. Près de 700 gendarmes supplémentaires sont arrivés sur l’île et "41 unités de force mobile", soit environ "6 000 gendarmes, policiers et pompiers" sont mobilisés, a annoncé Théophile de Lassus, directeur de cabinet du haut-commissaire.
"Le 24 septembre 2024, ce ne sera pas le bordel”
"Le 24 septembre 2024, ce ne sera pas le bordel”, les mots sont ceux de Marcel Toyon, président de l’association Action solidaire dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
En effet, la rumeur a couru que les tribus Kanaks qui se réunissent chaque année à cette date allaient déclarer “leur souveraineté”. Finalement, les mouvements indépendantistes parlent d’une annonce en 2025.
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On sent bien les atermoiements, les divisions au sein des mouvements kanaks et le difficile chemin entre affirmation et réconciliation. Les indépendantistes sont divisés entre ceux qui veulent une ligne dure et approuvent l’élection de Christian Tein (en prison en France pour sa participation aux émeutes de mai-juin) et ceux qui, comme Palika, cherchent une reprise du dialogue.
Réunion de tous les chefs coutumiers les 23 et 24 septembre
La manifestation a lieu sur l’île de Maré. Elle rassemble les représentants des aires coutumières et les chefferies. Mardi 24 septembre, une déclaration unilatérale sera lue devant le public en présence des représentants institutionnels de l’Etat, du gouvernement local.
Dans le grand Nouméa, les manifestations sont interdites. Le FLNKS demande aux habitants de lever le drapeau du FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste) en mémoire de cette date et de ce qu’il s’est passé ces derniers mois.
Mais la consigne du FLNKS pour ces trois jours reste la même: “levée des barrages et désescalade”.