L’état d’urgence sera levé ce lundi soir à 20 heures (heure de Paris) en Nouvelle-Calédonie, a annoncé dans un communiqué l’Elysée qui précise que cette décision vise à faciliter la reprise du dialogue et du travail des différents groupes politiques, notamment pour aller à la rencontre des groupes organisant les barricades qui parsèment l’île.
Cependant, le couvre feu est maintenu, ainsi que l’interdiction de rassemblement, de transport d'armes et de vente d'alcool.
Côté sécurité, le week-end a été relativement calme même si plusieurs incendies sont à déplorer. 480 gendarmes vont arriver aujourd’hui pour compléter les forces de sécurité déjà sur place.
Un voyage d’une journée qui n’a rien changé
Lors de son voyage express, le président Emmanuel Macron a rencontré les groupes indépendantistes. La déception était palpable au bout des deux heures de discussion. Le sentiment qu’aucun progrès n’a été réalisé a été confirmé dans une vidéo publié par Christian Tein, le président de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain), le groupe de terrain du FLNKS, celui-là même qui met en place les barrages sur l’île.
"Non au dégel du corps électoral, non à la recolonisation de notre pays", a déclaré Tein. La lutte continue, dit-il, tout en appelant à la retenue, “on maintient toute la résistance dans les quartiers, mais c'est une résistance où on fait attention à nos vies, on fait attention à nos enfants".
Non au dégel, le cri de ralliement des Indépendantistes
De son côté, Macron joue l’ouverture teintée de fermeté. Dans les colonnes du journal le Parisien ce week-end, il s’est dit prêt à lancer un référendum sur la question du dégel du corps électoral mais pas sous la pression de la violence. Le président français maintient donc son exigence, la discussion est possible mais lorsque le calme sera revenu. L’Elysée a donné jusqu’à fin juin aux partis calédoniens pour trouver un accord et un projet qui puisse être soumis au vote des habitants de l’archipel.
Le bilan des émeutes qui ont éclaté le 14 mai est de 7 morts et 460 interpellations. L’aéroport international de Nouméa est fermé aux vols commerciaux jusqu’au dimanche 2 juin.