Gerald Darmanin, ministre français de l'Intérieur et des Outre-mer, lors d'un débat à l'Assemblée nationale sur le projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral de la Nouvelle-Calédonie / Photo: AFP (AFP)

L'Azerbaïdjan a dénoncé, ce jeudi, les accusations d'ingérence "infondées" émises par la France s'agissant des émeutes en Nouvelle-Calédonie, y voyant des propos "insultants".

"Nous rejetons totalement les accusations infondées du ministre français" de l'Intérieur Gérald Darmanin, a déclaré la diplomatie azerbaïdjanaise dans un communiqué concernant la situation dans l'archipel français du Pacifique Sud.

"Nous démentons tout lien entre les leaders de la lutte pour la liberté calédonienne et l'Azerbaïdjan", a-t-elle ajouté, fustigeant des "déclarations insultantes" et "une campagne de calomnie" menée par Paris, selon elle.

Arrestations en masse

Entre-temps, la situation se dégrade dans l’archipel du Pacifique Sud, où des centaines ont été arrêtées après les troubles meurtriers provoqués par un projet de loi autorisant les ressortissants français à voter aux élections provinciales.

Lors d'une conférence de presse, le haut-commissaire français du territoire d’outre-mer, Louis Le Franc, a affirmé que 200 personnes avaient été arrêtées et que 64 gendarmes et policiers avaient été blessés lors des troubles.

M. Le Franc a indiqué que les forces de gendarmerie ont fait face à environ 5 000 manifestants sur l'île, dont 3 000 à 4 000 dans la capitale, Nouméa.

Nous démentons tout lien entre les leaders de la lutte pour la liberté calédonienne et l'Azerbaïdjan

La diplomatie azerbaïdjanaise

En réponse au meurtre de quatre personnes après la troisième nuit de manifestations, ainsi qu'à l'incendie de véhicules et au pillage de commerces, les autorités françaises ont déclaré l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie, qui est entré en vigueur à 5 heures du matin -heure locale (1800GMT), accordant aux autorités des pouvoirs supplémentaires pour interdire les rassemblements et restreindre les mouvements.

Des renforts de police ont été envoyés sur l'île, 500 agents venant s'ajouter aux 1 800 habituels.

Pomme de discorde

Les troubles ont été déclenchés par une révision constitutionnelle initiée par le ministre français de l'intérieur Gérald Darmanin pour la Nouvelle-Calédonie.

Si les changements sont adoptés, les ressortissants français qui vivent sur l'île de manière ininterrompue depuis 10 ans pourront voter aux élections locales.

Les habitants craignent que ces changements ne diluent le vote de la population autochtone, a déclaré M. Le Franc lors d'une conférence de presse télévisée.

Agences