La bande de Gaza a été constamment bombardée pendant la veillée de Noël, entraînant la mort de 12 personnes près du petit village d'Al-Zawaida (centre) tôt lundi, selon le ministère de la Santé de Gaza. Un bombardement à Khan Younès (sud) dans la nuit a également causé au moins 18 morts, et le centre de l’enclave a subi une cinquantaine de frappes successives. Le camp de réfugiés d'Al-Maghazi a été particulièrement touché dimanche, avec au moins 70 personnes tuées, selon le gouvernement du Hamas, qualifiant la situation d'un génocide dans une zone résidentielle densément peuplée.
Du côté israélien, plus d'une quinzaine de militaires sont décédés au cours des trois derniers jours, portant le nombre total de pertes à 156 depuis le déploiement des troupes au sol dans Gaza.
Pas de Noël
"Au milieu de la guerre, personne ne ressent l'esprit des fêtes", a temoigné Fadi Sayegh, un chrétien palestinien qui a passé le réveillon coincé avec sa dialyse dans un hôpital de Khan Younès (sud), où l'armée israélienne a intensifié ses opérations ces derniers jours.
"Nous prions Dieu de mettre fin rapidement à cette guerre, de faire cesser ces massacres", a ajouté ce réfugié, séparé de sa famille restée dans la ville de Gaza.
"Nous devons arrêter ces hostilités et tourner la page", a plaidé dimanche le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, venu célébrer Noël à Bethléem en Cisjordanie avec un keffieh noir et blanc autour du cou.
Dans cette ville qui a vu naître Jésus, selon la tradition chrétienne, les célébrations de Noël ont été largement annulées par la municipalité palestinienne et la tristesse domine.
Face à la basilique de la Nativité, pas de crèche cette année, mais une allusion à l'hécatombe subie par les concitoyens de Gaza: Marie et Joseph sont représentés en statues grises, au milieu des décombres et derrière des barbelés.
"C'est très difficile de célébrer quelque chose alors que notre peuple se meurt", a confié à l'AFP Nicole Najjar, étudiante de 18 ans.
La situation humanitaire à Gaza reste désastreuse: la plupart des hôpitaux y sont hors service et dans les six prochaines semaines, l'ensemble de la population risque de subir un niveau élevé d'insécurité alimentaire, pouvant aller jusqu'à la famine, selon l'ONU.
"La décimation du système de santé de Gaza est une tragédie", a déploré dimanche le chef de l'Organisation mondiale de la Santé Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Le conflit a fait 20.424 morts dans la bande de Gaza, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, selon le dernier bilan du ministère de la Santé de Gaza.
Il a aussi forcé 1,9 million d'habitants à fuir leur domicile, soit 85% de la population selon l'ONU.